Un autre front militaire (et politique) s'est ouvert avec Daesh en Syrie et la frontière de ce pays avec le Liban. C'est le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, qui revient en détail sur ce front dans un entretien avec le quotidien libanais Al Akhbar mercredi et jeudi derniers. Une manière pour le Hezbollah de justifier son soutien armé aux troupes de Bachar Al Assad, assistance dénoncée par des forces politiques au Liban et par l'opposition syrienne. Pour Hassan Nasrallah, l'engagement du parti de Dieu en Syrie et à la frontière syro-libanaise ciblait la destruction des forces de Daesh et de Jabhat Al Nosra. Dès juillet, des médias libanais assuraient que pas moins de 3500 à 5000 éléments de ces deux organisations campaient non loin de la frontière avec la Syrie. Nasrallah affirme, de son côté, que ces groupes disposaient, à l'intérieur du territoire libanais, de camps d'entraînement et de postes de commandement. Si le Hezbollah n'avait pas mené la guerre contre ces groupes en Syrie et à la frontière, appuie le chef du Hezbollah, ce qui s'est passé à Arsal aurait pu se passer à Beyrouth même ! La ville frontalière libanaise de Arsal a connu, depuis début août, de meurtriers affrontements entre l'armée libanaise et les éléments de Daesh et Jabhat Al Nosrah. Analysant ensuite l'idéologie et la stratégie de Daesh, Hassan Nasrallah explique que ce mouvement semble échapper à ses créateurs et sponsors : «L'idéologie wahhabite de Daesh a été construite durant plusieurs années, financée par des milliards de dollars, c'est un danger qui n'épargne ni sunnite, ni chiite, ni chrétien, ni Druze, ni Yazidi, ni Arabe, ni Kurde. Certains pays analysent mieux que nous ce qu'ils ont créé et fait évoluer, il existe d'ailleurs aujourd'hui une profonde épouvante dans les pays du Golfe et en Arabie Saoudite car cette idéologie y est enseignée depuis des dizaines d'années dans les cursus scolaires.» Plus loin, le chef chiite libanais précise les responsabilités : «Est-ce que Daesh est tombé du ciel (en Syrie) en parachute ? On connaît de quelles frontières sont entrés ces combattants venus du monde entier et qui leur a fournis facilités et financements, même la Turquie a joué un rôle trouble dans tout cela.»