Pénurie de produits alimentaires, augmentation des prix et pratiques spéculatives : alors que sa suspension a été annoncée, la mesure douanière assujettissant les commerçants à une autorisation de circuler continue de pénaliser les populations. Depuis quelques jours, les étagères des épiciers et autres commerces de gros se vident à vue d'œil, entraînant une pénurie de produits alimentaires de large consommation et par ricochet une forte fluctuation des prix qui suscite une gronde sociale dans cette région sous passavant. A titre d'exemple, le bidon d'huile de 5 litres est passé de 590 DA à 650 DA, et chez certains commerçants, il est cédé à 670 DA. La bouteille d'eau minérale est vendue entre 40 et 60 DA au lieu de 30 DA, son prix habituel, alors que la bouteille de limonade de deux litres est passée de 95 DA à 150 DA. D'autres produits alimentaires tels que le sucre, le lait, les jus, les pâtes alimentaires ont connu aussi une hausse des prix significative. À l'origine de ces augmentations des prix et les pratiques spéculatives qui s'ensuivent, l'application de l'arrêté fixant la nouvelle nomenclature des produits soumis à autorisation de circuler dans la zone du rayon des douanes. Cette nouvelle mesure dite de lutte contre la contrebande a entraîné une perturbation accrue de l'approvisionnement du marché en produits de large consommation dans les zones frontalières où la pénurie s'installe dans une ambiance assez tendue. «Pourquoi sommes-nous obligés de payer plus cher que les autres ?», s'interroge un citoyen. Et d'ajouter : «N'existe-t-il pas d'autres mesures plus efficaces et beaucoup plus persuasives pour lutter contre la contrebande sans pour autant altérer davantage le pouvoir d'achat des citoyens ?» En effet, ces citoyens modestes, dont le budget familial a été sérieusement affecté par ces augmentations brutales des prix des produits nécessaires, devront encore faire face, dans quelques jours, aux exigences de la rentrée scolaire. Pourtant après la grève observée par les commerçants de Nedroma et de Ghazaouet en début de semaine écoulée, le ministère des Finances a annoncé que la «circulaire n° 35 du 17 juin 2014, entrée en application le 4 août 2014, assujettissant les commerçants à une autorisation de circuler (visa de la douane), a été gelée jusqu'à nouvel ordre…». Mais quelle furent la surprise et le désarroi des commerçants de constater que la mesure en question est toujours en application. «On ne comprend rien. On nous dit que la mesure a été levée, mais au poste de douane, au niveau du carrefour 35, le visa est toujours en vigueur», tempête un commerçant grossiste.