La hausse des prix du pétrole a encore retenu l'attention des pays du G8 lors de leur réunion tenue à Saint Pétersbourg et qui a été sanctionnée hier dimanche par une déclaration commune. Depuis l'année 2004, période où les prix ont commencé à grimper d'une manière continue au-dessus de la barre des 30 dollars, le G8 s'est toujours prononcé sur le marché pétrolier en affichant l'inquiétude de ses pays membres. Généralement, les inquiétudes affichées portent surtout sur les effets des prix du pétrole sur la croissance de l'économie. Pour cette année, le problème de la hausse des prix du pétrole a été considéré comme un problème grave. Dans le communiqué rendu public hier et concernant le pétrole, les dirigeants du G8 considèrent que « nos pays et l'humanité toute entière doivent relever le défi qui consiste à garantir un approvisionnement énergétique suffisant ». Plus loin, la déclaration considère que « pour atteindre cet objectif majeur, nous devons résoudre des problèmes graves et liés tels que des prix élevés et volatils du pétrole ». Le marché pétrolier a connu un emballement ces jours-ci depuis la détérioration de la situation en Palestine et l'agression d'Israël contre le Liban. La situation au Moyen-Orient va encore installer une plus forte tension sur les prix. Ces derniers ont connu depuis l'année 2003 une hausse continue due notamment à la croissance économique mondiale qui a eu de grands effets sur la demande mondiale en pétrole. Les problèmes de raffinage ainsi que la faiblesse des capacités additionnelles avaient contribué à une nette hausse des prix. Les problèmes géopolitiques en Irak, en Iran, au Venezuela et au Nigeria ainsi que la spéculation ont conforté cette hausse, poussant les prix vers de nouveaux records. A New York, cette semaine, les prix ont dépassé les 78 dollars le baril et le seuil des 80 dollars le baril n'est pas loin. En termes réels, les prix ne sont pas loin des records que le marché pétrolier avait connus lors de la révolution iranienne en 1979 (avec un baril à 85 dollars environ - prix nominal de 2006) et lors du début de la guerre Iran-Irak en 1980 (avec un baril à environ 87 dollars). Actuellement, les prix sont déterminés par le marché et aucune intervention n'est venue influer sur le niveau de l'offre puisque les pays de l'Opep produisent à pleines capacités. Le communiqué du G8 anticipe sur les évolutions probables des prix du pétrole qui pourraient aller vers les trois chiffres si la situation au Moyen-Orient s'aggrave encore et si le différend sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux ne trouve pas de solution politique. Malgré cette hausse des prix, l'économie mondiale ne semble pas affectée encore. Même les prévisions de la croissance économique mondiale pour 2006 et 2007 sont optimistes. Concernant le problème de l'ouverture des marchés, problème qui se pose déjà entre pays occidentaux, les membres du G8 ont déclaré : « Nous nous engageons à promouvoir un accès efficace aux marchés et des investissements dans toutes les phases de la chaîne d'approvisionnement énergétique », ainsi que « des marchés ouverts, transparents, efficaces et concurrentiels ». Les pays du G8 se sont aussi engagés sur les énergies renouvelables en déclarant : « Nous œuvrerons pour développer les sources d'énergie alternative à faible teneur en carbone » et « nous encourageons la transition vers l'économie de l'hydrogène ». Le contenu de la déclaration indique à quel point la crise actuelle de l'énergie est vécue par les dirigeants du G8 et la volonté des grands pays consommateurs à amener la Russie à octroyer plus de concessions sur son domaine minier.