L'agression d'Israël contre le Liban a encore poussé les prix du pétrole vers de nouveaux sommets. La région du Moyen-Orient a toujours été sensible quand il s'agit de l'approvisionnement pétrolier et a toujours influé sur les prix dans les différents marchés. L'embargo pétrolier qui a avait été décrété en 1973 par l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole avait donné lieu au premier choc pétrolier dans le monde. La révolution islamiste iranienne et la chute du shah d'Iran à la fin des années 1970 avaient aussi donné lieu à une poussée record des prix du pétrole. De même que l'invasion du Koweït par l'Irak qui avait été motivée par un conflit portant sur le pétrole et ce que l'on a appelé ensuite la première guerre du Golfe qui s'en est suivie. Depuis le marché pétrolier évolue suspendu à tout événement qui a lieu dans cette région du monde où se trouvent les deux tiers des réserves de pétrole connues dans le monde. Le marché pétrolier a toujours été sensible à tout ce qui survient dans la région du Moyen-Orient. Surtout depuis le choc de 1973. L'agression israélienne a encore aggravé la crise sur le marché sous tension déjà par rapport au différend entre l'Iran et les pays occidentaux sur le nucléaire. Dès jeudi matin, les prix ont battu de nouveaux records historiques. Parallèlement à l'agression israélienne qui peut avoir certaines conséquences dans la région, le différend sur le nucléaire a été porté devant le Conseil de sécurité avec la probabilité de sanctions contre l'Iran.Des sanctions qui peuvent influer sur les approvisionnements pétroliers dans le monde. Ce facteur ne peut être ignoré par le marché qui réagit devant le moindre événement en liaison directe ou indirecte avec les approvisionnements pétroliers. Que cet événement ait lieu dans un pays pétrolier ou qu'il ait un lien avec un pays pétrolier ou dans la région du Moyen-Orient. Jeudi matin, l'agression israélienne contre le Liban et le renvoi du dossier du nucléaire devant l'ONU ont porté le prix du light sweet crude jusqu'à 75,89 dollars le baril sur le marché de New York battant ainsi son précèdent record de 75,78 dollars du vendredi 7 juillet. A Londres et le même jour, le brent a battu aussi son propre record passant à 75,45 dollars le baril contre les 75,09 dollars de vendredi 7 juillet. Durant les 24 heures qui ont suivi ces records, les prix n'ont cessé de grimper effaçant les records précédents au fil des heures. Du coup la réunion à Saint Pétersbourg en Russie du G8 consacrée aux problèmes énergétiques a été reléguée au second plan. Jeudi soir le light sweet crude a dépassé la barre des 78 dollars avec 78,40 dollars sur les échanges électroniques après la fermeture du marché. Le brent à Londres a pour sa part dépassé la barre des 78 dollars le vendredi matin avec un baril à 78,03 dollars lors des échanges électroniques peu avant l'ouverture du marché. Le recul des stocks pétroliers aux Etats-Unis a conforté encore ce mouvement de hausse des prix. Mercredi passé le Département américain de l'énergie a publié les chiffres hebdomadaires des stocks des produits pétroliers qui indiquent que les stocks de pétrole brut ont baissé de 6 millions de barils durant la semaine passée alors que les analystes avaient misé sur une baisse cinq fois moins importante. Même les stocks d'essence ont connu une baisse estimée à 400 000 barils. Par rapport à 2005, la demande en essence sur le marché américain reste en hausse sur le mois malgré les prix élevés.Ce qui montre que la demande reste robuste malgré la hausse des prix. Les problèmes de raffinage ainsi que la forte demande avaient contribué à une nette hausse des prix. Les problèmes géopolitiques en Irak, en Iran, au Venezuela et au Nigeria ainsi que la spéculation ont conforté cette hausse poussant les prix vers de nouveaux records. La détérioration de la situation en Palestine et l'agression d'Israël contre le Liban va encore installer une plus forte tension sur les prix. Ce qui a amené plusieurs observateurs à considérer qu'un baril à 80 dollars n'est plus une simple vue de l'esprit. Vendredi et vers 14h40 GMT le light sweet crude était coté à 77,80 dollars le baril à New York. A Londres, le brent était à 77,68 dollars le baril. Le seuil des 80 dollars semble à portée de main du baril.