C'est ce qu'a indiqué en tout cas la semaine dernière l'hebdomadaire britannique Jane's Defence, spécialisé dans les questions de défense militaire et stratégique. Reprenant des confidences émanant des services de renseignements israéliens, le magazine estime que « le Hezbollah aurait amassé entre 10 000 à 15 000 missiles et roquettes, fournis essentiellement par la Syrie et l'Iran. Ils portent les noms de Fajr 3 et Fajr 4 et sont capables d'atteindre leur cible sur un rayon de 75 km environ, comme la ville de Haïfa par exemple ». Ce compte, cité par l'hebdomadaire britannique, semble bien se recouper avec les déclarations faites, en mai dernier, par le chef du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, dans lesquelles il avait précisé que son parti posséderait environ 12 000 missiles et roquettes, prêts à être lancés sur Israël. Le même magazine écrit que la branche militaire du Hezbollah posséderait également une centaine de missiles de type Zilzal-1 en mesure d'atteindre la ville de Tel-Aviv ou tout autre objectif positionné sur un rayon de 150 km. Toutefois, Jane's Defence a pris le soin de préciser que « ni le missile de type Zilzal -1 ni le Fajr 5, un autre propulseur amélioré, n'ont été utilisés jusque-là ». Par ailleurs, même les factions militaires palestiniennes seraient, elles aussi, bien armées, à en croire toujours les informations rapportées par Jane's Defence. On serait donc loin des simples missiles Kassem, lancés régulièrement sur Israël sans trop de succès, ou des Grad, hérités de l'ancienne URSS et obtenus indirectement avec l'aide de la Syrie et de l'Iran. Les Palestiniens, poursuit l'hebdomadaire, seraient en train de fabriquer une nouvelle génération de missiles appelée Ababil.Ce missile est doté d'ogives plus puissantes, déjà utilisées par Saddam Hussein dans les années 1980 et 1990 dans le cadre de la modernisation des Scud-B ou des Shihab à moyenne portée développés par les Iraniens. Le Jihad islamique travaillerait, à son tour, à la mise en place d'un missile trois fois plus puissant que l'actuel Kassam, Amr-2 dont la portée est estimée à 24 km. Les Brigades des martyrs d'El Aqsa, branche armée du Fatah, sont, de leur côté, sur le point de mettre au point un nouveau projectile portant le nom Bahaa, en référence à l'un de leurs militants, Bahaa Saad, tué par les forces israéliennes en mai dernier. Mais en plus de Bahaa, la même branche militaire réaliserait un autre modèle, plus puissant que toutes les autres gammes citées précédemment, à savoir Al Aqsa 103, doté d'une tête de 6 kg de TNT, en mesure d'atteindre sa cible sur une distance de 14 km à la ronde. Des petits ateliers clandestins parsemés çà et là à travers les territoires occupés et dans la zone sud du Liban assureraient la production de tous ces projectiles militaires, conclut le magazine. Chaque usine produirait 10 à 12 projectiles par jour. Quant aux ogives, elles seraient faites à partir d'engrais de nitrate, de TNT et d'explosifs récupérés sur des obus israéliens qui n'ont pas explosé.