Une rencontre à huis clos s'est tenue la semaine écoulée au siège de l'office national des droits d'auteur (ONDA), sis à la cité du 5 juillet 1962, sous la houlette du nouveau commissaire de la manifestation culturelle de 2015, et non moins directeur général du même office, Sami Bencheikh El-Hocine, récemment désigné à cette fonction. Il y a lieu de noter que deux commissaires l'ont précédé, Feu Benblia, décédé récemment et Houria Hankour désignée par l'ancienne ministre de la culture, Khalida Toumi. Selon certaines indiscrétions qui nous sont parvenues de ce conclave où la presse n'était pas conviée, une assistance hétéroclite avait assisté, composée essentiellement de personnalités connues sur la place constantinoise, mais non moins représentative, du moins pour la plupart d'entre eux. Le but, quoi qu'informel, était de discuter du déroulement de cette manifestation qui continue d'alimenter la polémique et susciter les appréhensions quant à sa réussite. «Le nouveau commissaire, bien qu'il soit natif de la ville, semble avoir coupé tout lien avec cette dernière et ce depuis plus de vingt ans, cela est d'autant plus vrai que ses interventions nous ont montré des signes d'ignorance de tout ce qui a été entrepris, si ce n'est ce que la presse a rapporté et ce que a bien voulu lui transmettre comme information», nous révèle une personnalité invitée à cette rencontre. «Ainsi, parler de quarante chars devant être récupérés par l'armée, permettant un défilé grandeur nature la veille de l'ouverture de la manifestation, est un signe avant coureur d'une insouciance caractérisée des vrais enjeux qui entourent les projets, mais plus encore, en occultant un cadre de travail devant recenser toutes les potentialités de la ville avec une représentativité digne de ce rendez-vous, démontre, si besoin est, une gestion improvisée faite d'effets d'annonce», ajoute notre source. Pire encore, notre interlocuteur nous révèle que le commissaire, plus enclin à en découdre avait désigné un vice président et un chargé de gestion pour la salle de spectacles Le Zenith, sans concertation ni consultation des parties concernées. Certains parmi les présents n'ont pas manqué d'exprimer leur craintes quant à une récupération de l'évènement, notamment lorsque le même commissaire lancera à l'assistance qu'il y aura dans les jours prochains une opération de nettoyage des berges du Rummel. Une opération déjà entreprise, mais sans grande réussite du fait que nos collectivités locales peinent à gérer l'enlèvement des ordures et c'est l'un des points noirs, notamment avec la fermeture du seul centre d'enfouissement technique de la wilaya. Le monde artistique, culturel ou créatif de la ville est marginalisé depuis des lustres, témoins toutes ces activités folkloriques qui ont envahi la ville pour lui ôter toute sa sève et laisser libre court à des opportunistes de tout bord envahir le monde, si noble qu'est la culture. Le théâtre, les salles de cinéma ou encore ces malheureuses maisons de culture, plus promptes à s'illustrer dans les joutes électorales ou des expositions qui n'accueillent pas grand monde. Notre interlocuteur, nous dit en conclusion : «Cela n'augure rien de bon au regard des méthodes d'approche qui n'obéissent à aucun critère de sérieux, il y a là comme une manière de faire du surface et c'est bien dommage pour Constantine qui mérite mieux».