Après avoir dévasté Ghaza 50 jours durant, Israël se tourne vers la Cisjordanie pour y construire des colonies sauvages et s'approprier ses terres. L'entité sioniste n'arrête décidément une guerre contre les Palestiniens que le temps d'en préparer une autre. Quelques jours après avoir mis fin à son déluge de feu qui a dévasté Ghaza et tué plus de 2100 civils, voilà qu'il multiplie les provocations pour s'offrir un autre expédient pour reprendre les hostilités. Sinon comment interpréter cette décision des autorités d'occupation israéliennes de lancer un appel d'offres pour la construction de 283 logements dans une colonie en Cisjordanie occupée. En effet, cet appel d'offres dans la colonie d'El Kana, située au nord-ouest de la Cisjordanie, a été approuvé en janvier et publié jeudi, selon le site internet de l'autorité israélienne des terrains publics. Il intervient quelques jours après une annonce faite par Israël de s'«approprier» 4000 acres (l'équivalent de 400 hectares) de terres proches de la colonie de Gva'ot, dans le sud de Beït Lahm. Il s'agirait d'une confiscation de terres «sans précédent» par son ampleur depuis les années 1980, s'est alarmée l'organisation anticolonisation La Paix maintenant, tandis que les responsables palestiniens ont dénoncé un nouvel affront israélien. La poursuite de la colonisation dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967, dénoncée par la communauté internationale, est considérée comme une entrave majeure aux efforts déployés depuis des décennies pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Parallèlement à cette entreprise méthodique de confiscation de ce qui reste de la terre des Palestiniens, Israël recourt une nouvelle fois aux tentatives de liquidations physiques des leaders palestiniens notamment ceux proches du Hamas. Ainsi, des hommes armés ont tiré jeudi sur la voiture du vice-président du Parlement palestinien, Hassan Khriché, un indépendant soutenu par le Hamas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué ce dernier. Cinq balles ont atteint le véhicule à l'intérieur duquel il se trouvait à quelques mètres de son domicile à Tulkarem, sans toutefois l'atteindre, a précisé M. Khriché. L'occident a la tête ailleurs… Le parlementaire, connu pour ses critiques de la direction de l'Autorité palestinienne, a ajouté que le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre Rami Hamadallah lui avaient assuré qu'une enquête avait été ouverte. Pendant ce temps, les Ghazaouis attendent que ce que l'on appelle la «communauté internationale», qui a assisté presque avec amusement à l'opération Piliers protecteurs, veuille bien aider à reconstruire ce que l'armée d'occupation à détruit en 50 jours d'intenses bombardements. Et ce ne sera pas une mince affaire. Des experts palestiniens du Conseil économique pour le développement et la reconstruction (Pedcar) estiment, dans un rapport présenté jeudi, que la reconstruction de la bande de Ghaza coûtera six milliards d'euros. Cet organisme de l'Autorité palestinienne chargé de superviser la mise en œuvre de projets financés par des donateurs, a ajouté que cette coûteuse reconstruction prendrait «cinq ans dans l'hypothèse où Israël lèverait totalement le blocus sur Ghaza». Ce qui n'est évidemment pas acquis, pas plus qu'il n'est acquis que l'armée sioniste ne reprendra ses agressions contre la bande de Ghaza. Celle-ci est soumise depuis 2006 à un strict blocus israélien qui empêche l'entrée de nombreux matériaux de construction. Selon l'accord du cessez-le-feu récemment conclu au Caire, ces restrictions devraient être allégées. L'enclave palestinienne a été ravagée, du 8 juillet au 26 août, par sa troisième guerre en six ans. Le conflit a tué plus de 2140 Ghazaouis, détruit des milliers de maisons, fortement endommagé l'unique centrale électrique et réduit en cendres des dizaines d'usines. Les débris de bâtiments détruits représentent entre 1,8 et 2,2 millions de tonnes qui pourraient être utilisées pour étendre la superficie de la bande de Ghaza en construisant des avancées sur la mer, propose le rapport du Pedcar rédigé par 13 experts palestiniens et présenté lors d'une conférence de presse à Ramallah. Une conférence internationale des donateurs pour la reconstruction de Ghaza pourrait avoir lieu courant septembre, en Egypte ou en Norvège. Il n'est pas sûr cependant que les Occidentaux puissent mettre la main à la poche, eux qui n'ont d'yeux que pour l'Ukraine.