Quelque 8,6 millions d'élèves, les trois paliers confondus, reprendront le chemin de l'école aujourd'hui. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, qui donnera le coup d'envoi de la rentrée des classes à partir de Ghardaïa, a appelé hier dans une lettre adressée à l'ensemble de la communauté éducative à unir les efforts et «œuvrons pour que l'école soit un lieu sûr et sain pour garantir cette voie dans laquelle nous sommes déjà engagés». La ministre a fait remarquer que l'attente «légitime» de la société algérienne était «forte» en matière d'éducation. «Tous les enfants sont capables de réussir pour peu que l'institution avec son encadrement puisse leur donner les moyens de le faire», a-t-elle estimé, annonçant que des mesures «concrètes, mesurées et concertées» à court, moyen et long termes allaient être prises, à divers niveaux de l'institution éducative. Malgré les 88 nouveaux lycées, 81 collèges et 270 écoles primaires réceptionnées après les opérations de relogement, des craintes sont exprimées par les encadreurs et les parents d'élèves concernant la surcharge des classes qui est la hantise de tous les intervenants depuis plusieurs années. L'Office national des publications scolaires (ONPS) a procédé à l'allégement du poids des livres scolaires, et ce, en plus des efforts pour réduire la liste des affaires et livres scolaires, mais est-ce suffisant ? Interpellée à chaque rentrée scolaire, la tutelle est attendue, cette année encore, pour s'expliquer sur le poids du cartable qui, malgré les quelques mesures prises ces dernières années, est toujours trop lourd pour les petits enfants, ce qui présente de sérieux risques pour leur santé. La ministère qui est parvenue à une trêve avec ses partenaires sociaux pour ce début de l'année, garantira-t-elle une scolarisation «normale» pour les enfants du Sud qui souffrent depuis quelques années de manque flagrant en enseignants, notamment de langues étrangères. Les enfants de Ghardaïa auront-ils également droit à des conditions sereines de scolarité après les perturbations qu'ils ont vécues l'an dernier ? La ministre, qui a fait en quelque sorte le diagnostic du mal de son secteur, est attendue aujourd'hui à l'action. Cette rentrée se présente comme le premier test pour Nouria Benghebrit qui est pressée par toute la société pour remettre l'école sur les rails.