L'absence de transport urbain est si flagrante que c'est à croire qu'on n'est pas dans la capitale économique du pays. C'est ce qui rend le recours aux clandestins plus fréquent et le risque d'agression plus élevé surtout la nuit. Or c'est le moment où les travailleurs empruntant les moyens terrestres reviennent en été. Ces derniers payent le prix fort pour être transportés sains et saufs de la gare routière à leur base de vie souvent à des kilomètres. D'où l'opportunité saisie par des agresseurs dont la dernière trouvaille est le vol des voitures des taxis clandestins. C'est simple, ils offrent beaucoup d'argent pour la course tels des pétroliers, ils ont un aspect soigné et ne sont donc nullement soupçonnés, ils se font embarquer pour ensuite agresser et laisser leur victime dans un coin isolé. Leur dernière victime est un citoyen effectuant des trajets nocturnes dans son véhicule personnel, afin d'arrondir ses fins de mois. Celui-ci a été retrouvé par des citoyens, hier au petit matin, bâillonné et dégoulinant de sang aux alentours d'Irara, à quelque 25 km du centre-ville de Hassi Messaoud. Selon son témoignage, ses ravisseurs, au nombre de deux, lui avaient demandé la veille vers 22 h de les conduire du côté d'Irara (base de vie de Sonatrach, aéroport et célèbre bidonville y sont notamment situés).Après l'avoir battu à mort et gravement blessé à l'arme blanche, les deux bandits l'ont jeté loin de la route en pleine dune de sable et pris sa voiture. Evacuée par les gendarmes, la victime subit actuellement des soins intensifs à l'hôpital de la ville. La recrudescence de la criminalité à Hassi Messaoud est cyclique. Elle accuse d'importants pics le Ramadhan et en période estivale mais elle reste constante toute l'année du fait du chômage, de la paupérisation et du flux migratoire à la fois. Quand ils ne sont pas recrutés par les canaux des connaissances, les demandeurs de travail ainsi que les petits journaliers et autres saisonniers séjournent plus longtemps dans la ville du pétrole et vivent au jour le jour dans la rue fréquentant les endroits où ils guettent les occasions. Il y a aussi les criminels, dealers, pickpockets, petits et grands voleurs notoires de Hassi Messaoud. Il s'agit des habitués des agressions, vols à la sauvette et spécialistes de l'atteinte aux biens d'autrui. D'où la régularité des règlements de comptes et la recherche de proies faciles quand on cite seulement les cadavres retrouvés à l'année par la police judiciaire dans la zone industrielle ou dans les quartiers de la périphérie. Pourtant, les services de sûreté parlent du renforcement de la police de proximité. Une multitude de rencontres ont été organisées dans ce cadre depuis le début de l'année avec les comités de quartier, les notables et imams, afin de les inciter à collaborer avec les services de police dans sa lutte contre la criminalité. Cette politique vise à augmenter la présence sur la voie publique, à rendre la police plus proche du public et à améliorer la lutte contre la délinquance, affirme-t-on, à la sûreté de daïra. Une efficacité accrue est plaidée par cette dernière qui ne donne pourtant aucune statistique ou analyse à même de confirmer ces dires ou une quelconque amélioration de la situation sécuritaire à Hassi Messaoud, et ce, malgré la persistance des mêmes infractions, délits et crimes connus par les citoyens depuis la nuit des temps mais avec de nouvelles méthodes, à savoir la vente de stupéfiants, le vol de portables, postes radio et voitures et les visites aux habitations vides à l'occasion de congés annuels.