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Le coup de tête pas comme les autres de Zinedine Zidane
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2006

Pourtant, cela fait des décennies que je ne m'intéresse plus au foot après l'avoir adoré durant mes années de jeune lycéen. Je dirai même bien avant le lycée, puisque mes premiers matchs dataient de 1964 au CEG de Châteauneuf. C'était l'époque de Ouabri de la JSEB, de Boubeker, de Kolli, Karamani et Ouahabi de la JSK.
Mais aussi de Defnoun, Mekhloufi, des frères Soukhane, Zivodko, Lalmas et autres stratèges du ballon rond. C'était aussi les années du lycée Amirouche de Tizi Ouzou. Le coup de tête intelligent de Zidane a réveillé en moi les lointains souvenirs des dribbles de Kolli et de Karamani. Mais aussi la « casse » organisée de notre équipe de jeunes lycéens contre l'équipe junior de la JSK qui s'est soldée par un 10 à 0 en faveur de cette équipe qui a longtemps fait parler d'elle. Mais ce n'est pas de cela que je voudrais parler. C'était juste pour rappeler que mon enthousiasme pour le foot s'était éteint juste au début de la guerre du Golfe. Après l'occupation des territoires par Israël. L'euphorie des spectateurs déchaînés a fait place aux bruits d'avions supersoniques bombardant aveuglément des populations d'enfants, de femmes et de vieillards. C'est vous dire que depuis cette époque lointaine, je suis entraîné malgré moi dans une autre direction, celle de l'actualité militaire et politique dans le monde. Je revoyais à chaque conflit déclenché dans le monde, mon image d'enfant de 8 et 9 ans, comme dirait un certain poète français, comme si cela datait d'hier, dans les villages occupés par les soldats français. Affolé par le crépitement des armes, l'explosion assourdissante des bombes et du vrombissement des moteurs d'avions volant en rase-mottes. Je revivais en direct avec le risque en moins ; mais la peur au ventre et la psychose de la mort toujours présente, ces actions de guerre dans les bombardements intensifs du Vietnam (carpet bombing). Mon passé d'enfant de la guerre a été déterminant dans l'orientation de mes nouveaux centres d'intérêt : la souffrance, la faim, la mort des femmes et des enfants sans ressources aucune ni protection. C'est, d'ailleurs, pour cette raison que je suis aujourd'hui un peu choqué d'entendre certains parler de traité d'amitié avec l'ex-colonisateur de mon propre pays. Cette orientation de mes centres d'intérêt a duré des décennies et vient d'être violemment remise en cause par un simple coup de tête parmi des millions de coups de pied, d'épaule, de hanche, de poing que nous pouvons comptabiliser dans le monde sportif ou monde tout court. Ces coups sont passés inaperçus ou suivis de mesures disciplinaires ou de cartons rouges de la part des milliers d'arbitres nationaux ou internationaux. Ces coups, parfois fourrés, ont été suivis en direct ou en différé par des milliards de téléspectateurs et commentés par des milliers de journalistes Tous ces coups n'ont rien à voir avec celui auquel nous avons assisté en direct lors du match opposant l'Italie à la France pour la finale de la Coupe du monde. Oui, ce coup de tête venant de Zidane, un Français de souche algérienne. Ce coup de tête inédit de Zidane, le Français et non moins Algérien. Les experts, les psychologues, les ethnologues, les chefs d'Etat, les militaires, les islamistes et les terroristes vont tous devoir expliquer ce coup. Une autopsie en règle. D'aucuns ont déjà commencé à avancer le thème de leurs investigations. Leurs recherches scientifiques. Leurs sujets de livres ou de mémoires personnelles. Du comment avec Zizou, comme dirait la présentatrice de TFI. Pour shell ! Comment a-t-il pu en arriver là ? De surcroît à la fin de sa carrière.Que lui a-t-il donc pu faire ou dire cet Italien qui se dit pourtant inculte, pour réussir à le transformer en bête féroce ? (sic) Réponse de certains :
Oui, Zizou a eu un coup de sang et l'Italien a été la cause ayant déclenché la réaction en chaîne du système hypophyso hypothalamo surrénal. (Consultez Henri Laborit si vous ne m'en croyez pas). Des choses sales, agressives et belliqueuses pour troubler à ce point non seulement son habituelle et légendaire tranquillité, mais aussi déséquilibrer son self contrôle. Vous comprendrez peut-être maintenant, pourquoi moi, après exactement 40 ans de désertion du terrain et des gradins des stades de foot, je retrouve mon passé, mon chauvinisme pour ce sport. Ce sport qui fit dans le passé beaucoup de victimes tant du côté des acteurs que de celui des spectateurs. Ce sport qui a été jusqu'à une date récente, le prétexte et non la cause d'hooliganisme regrettable dans les pays les plus développés, les plus civilisés et les plus démocrates. Ces actes émanant non des joueurs de double nationalité ou de spectateurs naturalisés. On parle d'hooliganisme en Angleterre, en Allemagne, comme on parle de tribalisme violent en Afrique ou en Asie. Dans ce cas du coup de tête de Zidane, j'ai mon mot à dire, messieurs, tout de même ! Moi, qui ai abandonné non seulement les stades d'El Biar et du 5 Juillet depuis belle lurette, les écrans de télé, les pages sportives de Liberté, du Soir d'Algérie, du Quotidien d'Oran et d' El Moudjahid, non par défaillance à l'esprit communautaire et social mais parce que marqué par les événements de la guerre, je vous livre ici ma propre analyse du coup de tète de Zizou, dû à un coup de sang, lequel, à son tour, est dû aux phrases assassines, prononcées par le joueur italien dont je ne connaissais pas le nom auparavant. Oui, Zidane a eu ce coup de tête inédit parce que civilisé et mesuré. C'est ce que l'on appelle en jargon militaire une frappe chirurgicale. Comme quoi, dans ce monde, tout est une question de stratégie. D'un ballon de foot jusqu'à la gestion d'une entreprise multinationale. Stratégie vient du mot grec strategos qui veut dire l'art de disposer ses troupes, l'art de placer ses balles ; l'art de disposer ses ressources. La frappe chirurgicale nous la devons à l'armée américaine. Zidane, le pauvre Zidane, qu'a-t-il à avoir avec la guerre du Golfe, la Corée du Nord ou la percée des Chinois dans le monde. Eh bien ! si Zidane est un homme cultivé, capitaine d' une équipe nationale d'une puissance mondiale, c'est pour cette raison que les critères ayant prévalu dans sa désignation à la tête de cette mission doivent obéir aux règles du management moderne et donc d'efficacité. Ce que nous, qui sommes en dehors du terrain de jeu, et donc spectateurs, ignorons, c'est la situation de crise que peut vivre à un moment de la gestion de sa personne un individu face à ce genre d'inhibition de l'action. La réaction de l'homme dans certains circonstances imprévisibles et incontrôlables. Et c'est là qu'intervient le côté divin, le destin et la fatalité. Tenez, voyons ce qui se passe en Irak. Essayons de ne pas imaginer ce qui pourrait se produire en Asie. Comme quoi, les prévisions ne sont pas toujours atteintes dans la réalité des faits. Revenons à Zidane, c'est moins dangereux. En tout cas, cela relèverait plus de la FIFA que du Conseil de sécurité. Zizou ne risque pas des sanctions internationales allant de l'embargo économique aux frappes aériennes. Pas plus que Guantanamo d'ailleurs, malgré la confusion de notre voisin italien subitement sorti de l'ombre grâce au coup de tête de Zizou. Du reste, il reconnaît lui même ne pas briller par sa culture et cela peut, si besoin est, nous éclairer sur la suite de l'histoire. Zizou, c'est maintenant sûr, vérifié et certifié, n'est pas terroriste, et la version du joueur italien le confirme. Non, Zizou n'est ni terroriste, ni belliqueux, ni agressif, ni indiscipliné ! Imaginez seulement un seul instant que l'on vous traite de terroriste, en éclaboussant au passage votre mère ou votre sœur que l'on connaît ne ni d'Eve ni d'Adam, que devriez- vous répondre ou faire ? A vous de répondre, mais vous devez savoir après que vous ayez réagi violemment en choisissant votre instrument ou arme d'expression que Zidane a déjà subi avant vous cette tension interne grâce à sa forte dose d'adrénaline qui rétrécie ses veines et qui fait accélérer son rythme cardiaque, surexcite son système nerveux, déclenche une réaction physique dirigée contre son agresseur et du coup, vous comprenez maintenant que vous êtes devenu, en l'espace de quelques secondes, comme le plus grand footballeur du monde, un agresseur, comme moi et comme tout autre résident du globe terrestre. Etudions soigneusement le coup de tête de Zidane qui devrait, en principe, être irréfléchi, intempestif et incontrôlable, selon la définition scientifique du stress. Le coup de tête, dans ces conséquences, aurait dû cibler la partie frontale de son adversaire. Les statistiques des coups de tête ont donné un fort taux d'impact sur le front, le nez et la bouche - casser les dents de son adversaire n'est pas une invention spirituelle, c'est un fait palpable. Casser le nez de quelqu'un, également. Ouvrir l'arcade aussi est un fait vérifiable. Mais point de tout cela. Pour Zidane, au lieu de cogner violemment la face de l'Italien, l'intelligente tête téléguidée du champion du monde de foot est allée heurter violemment la poitrine de son adversaire, pour l'étaler sur la pelouse. Ouf ! Plus de peur que de mal. Un coup spectaculaire, intelligent et contrôlé. Souriez, c'est un vidéo gag. Zizou, moi j'ai compris ce qui vous a poussé à bout. Oui, j'ai compris pourquoi vous n'avez pas dirigé votre splendide coup de tête de footballeur sur la face de l'Italien et non moins voisin. Vous avez réagi avec modération et intelligence pour faire moins de mal, tout en extirpant le mal diabolique qu'on a tenté de greffer au plus profond de votre âme. L'insulte. Vous avez évité un accident mortel tout en rééquilibrant votre dose d'adrénaline dans votre sang. Vous êtes un véritable champion de la chimie biologique. Un éducateur et un humaniste.
L'auteur est Consultant en management


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