La Pinède, qui était un modèle dans un passé pas lointain, touche aujourd'hui l'abîme. Les habitants du bâtiment I constitué de quatre blocs de neuf étages de la cité Emir Abdelkader ex-la Pinède, ont la peur au ventre, car leur vie est plus que jamais en danger. Situé au cœur du centre-ville de Sétif, l'immeuble en question, menacerait ruine. En effet, la façade du bloc1est fissurée. Sur place, on a pu constater que les parois sont lézardées à l'extérieur. Pis encore, la fissure entre les blocs 1 et 2 est non seulement visible mais grandit au grand dam des occupants. «Malgré les périls qui guettent une bonne partie des 188 familles de la Pinède, les gestionnaires de la ville restent de marbre. Plusieurs correspondances ont été envoyées à tous les responsables et à tous les services concernés, et les éphémères visites de ces derniers n'ont rien changé à la situation qui s'aggrave de jour en jour. La Pinède qui était dans un passé pas lointain un modèle, touche aujourd'hui l'abîme. Les temps ont changé et la propreté, l'ordre, la quiétude et la convivialité ont cédé la place à l'insalubrité, la puanteur et aux MTH (maladies à transmission hydriques) qui frappent à nos portes», fulmine Mounir, un habitant de la Pinède. Comme un malheur n'arrive jamais seul, constate encore notre interlocuteur, les fondations et le sous sol du bâtiment sont inondés par les eaux usées. Sollicités à d'innombrables reprises, les services de la commune et de l'ONA (office national de l'assainissement) qui ont pourtant promis de procéder à la purge du sous sol, n'ont hélas pas honoré leurs engagements. Les habitants dont la vie est menacée ne veulent plus du rafistolage mais de solutions radicales. L'incivisme des uns et la démission des autres bloquent des ascenseurs en panne depuis des décennies. «Pour rejoindre le 9e étage, les personnes âgées, les parturientes, les enfants et les malades sont obligés d'effectuer une véritable escalade. Faisant dans les deux poids deux mesures, des responsables ont trouvé les fonds nécessaires pour installer de nouveaux ascenseurs au niveau de l'immeuble de l'hydraulique où ils logent. Paradoxalement, le petit peuple de la Pinède qui se trouve pourtant à 200 mètres du bâtiment précité, est condamné encore et toujours à grimper des centaines de marches à pieds. En plus de l'expertise des murs extérieurs qui risque de s'écrouler, l'intérieur des appartements, ne disposant pas d'aération inhérente au chauffage du gaz naturel, a en outre besoin d'une attention. Nous profitons d'une telle opportunité pour lancer un cri de détresse au wali afin de prendre les mesures nécessaires. On l'invite à venir voir de visu le danger qui menace des dizaines de familles, disposées à mettre la main dans les poches pour rénover et aménager leur cité», lancent des citoyens de la cité. Celle-ci n'est plus ce qu'elle était, une cité propre où tout respirait la vie. La ruralisation et les effets néfastes de la décennie noire y ont causé beaucoup de mal à l'espace construit en 1958. Immeubles balafrés, escaliers lézardés, les ordures qu'on balance du haut des fenêtres jonchent le sol en plus de la clochardisation de l'environnement extérieur, transformé en une véritable décharge publique. Convoité par certains barons du foncier faisant tout pour «étrangler» la Pinède, le terrain situé en contrebas de la cité peut faire le bonheur de ses enfants sevrés d'espaces verts et aires de jeux. Pour connaître le son de cloche des uns et des autres, on a dans un premier temps sollicité. Sollicité par nos soins, le directeur de l'exploitation et de la maintenance, de l'ONA, Abdelkrim Boulares nous dira : «Véritable point noir, ce cas ne date pas d'hier. Même s'il ne relève pas de ses compétences, l'ONA qui a été sollicité par les citoyens a dépêché des équipes qui ont procédé à l'aspiration des eaux usées. Ces opérations ne peuvent régler définitivement le problème tant que ce réseau vétuste n'est pas complètement rénové». De son coté le P/APC de Sétif, Dr Nacer Ouahrani affirme chercher une couverture légale pour intervenir. «La Pinède est le patrimoine des copropriétaires. Pour atténuer les désagréments de ses habitants, la commune qui gère les deniers publics a besoin d'une couverture légale pour intervenir, d'autant plus que les travaux à engager sont importants», notera-t-il. Pour être complet, nous avons par ailleurs essayé de joindre un des responsables de l'organisme du contrôle technique des constructions (CTC) dont l'avis est important en pareille circonstance, en vain