L'ancien porte-parole et ex-chef du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, a été installé officiellement, hier, à la tête de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel par le ministre de la Communication, Hamid Grine. Ce militant «discipliné» du RND a gelé, suite à sa nomination à la tête de cette instance, ses activités au sein de sa formation politique ; il a également remis son mandat parlementaire, comme il a démissionné du poste de conseiller du secrétaire général du RND avant de quitter le parti. En homme averti, Miloud Chorfi se met en conformité avec les textes de loi sur l'audiovisuel. En effet, l'article 61 de cette loi précise que le mandat du membre de l'Autorité de régulation est incompatible avec tout mandat électif ou de responsabilité exécutive dans un parti. «J'ai gelé mes activités au sein de ma formation politique dès que les services du ministre de la Communication m'ont annoncé ma désignation par le président de la République à la tête de cette institution», explique Miloud Chorfi. A la question de savoir si sa nomination n'a pas été boostée par le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, M. Chorfi rétorque : «Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que le président Bouteflika m'a désigné à ce poste. Pour le reste, je ne suis au courant de rien.» La composante de cet organisme est fixée par l'article 57 de la même loi : «L'Autorité de régulation de l'audiovisuel est composée de neuf membres nommés par décret présidentiel : cinq membres, dont le président, désignés par le président de la République, deux membres non parlementaires, proposés par le président du Conseil de la nation, deux membres non parlementaires, proposés par le président de l'Assemblée populaire nationale.» L'autre point noir qui fait tache dans le parcours professionnel de Miloud Chorfi demeure son lien avec le quotidien arabophone El Adjwaa et la chaîne de télévision El Adjwaa TV, créée récemment. Miloud Chorfi est accusé d'avoir bénéficié de la publicité publique, octroyée par l'ANEP dans des conditions obscures. Questionné à ce sujet, le concerné nie encore une fois en bloc ces accusations et nous renvoie à l'article 64 de la loi sur l'audiovisuel qui stipule clairement que le membre de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel ne peut détenir, directement ou indirectement, des intérêts dans une entreprise ayant pour objet une activité audiovisuelle, de cinéma, d'édition, de presse, de publicité ou de télécommunication. «Vous croyez que si j'étais propriétaire de journaux ou de chaîne de télévision et si j'avais détourné de l'argent, le Président m'aurait désigné à ce poste ? Il s'agit là d'une cabale contre ma personne à des fins que j'ignore», se défend Miloud Chorfi.