Comme dans la guerre au Liban, déclenchée par l'Etat hébreu en vue de libérer ses deux soldats capturés par les combattants du Hezbollah, où les victimes des opérations militaires sont des civils, en plus des vastes destructions visant les infrastructures de base de ce petit pays arabe, le même scénario est vécu dans les territoires palestiniens. L'opération militaire israélienne dans la bande de Ghaza (les pluies d'été qui se sont avérées très chaudes), entamée depuis plus de quatre semaines, s'est soldée par la mort de plus de 120 Palestiniens et la blessure de plus de trois cents autres. Les hôpitaux palestiniens sont presque saturés. Aucun lit n'est disponible dans les services de réanimation des hôpitaux, tel El Shifa situé dans la ville de Ghaza ou El Aqsa près de la ville de Deir El Balah, au centre de la bande de Ghaza. Depuis le début de l'agression israélienne, les hôpitaux palestiniens sont en état d'alerte maximale. Les chirurgiens n'opèrent que les cas d'urgence, ajournant les cas de chirurgie froide, ce qui laisse planer des appréhensions sur le devenir de la santé publique dans cette région. Tard dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée israélienne a annoncé son retrait du camp de réfugiés de Maghazi, au centre de la bande de Ghaza, qu'elle a occupé pendant près de trois jours après y avoir tué 15 personnes et blessé plus de 100 autres. Les civils hommes, femmes et enfants constituent l'essentiel des victimes du camp de Maghazi, où les opérations israéliennes n'avaient aucune relation avec la libération du caporal Gilad Shalit, capturé et détenu par des hommes de la résistance palestinienne. Ce n'est pas en tuant quelques éléments armés parmi les milliers que comptent les factions palestiniennes armées ou en détruisant l'infrastructure de base de la bande de Ghaza ni en saccageant les terres agricoles comme ce fut le cas lors de l'incursion à Maghazi ou dans la région de Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza, au début de cette campagne meurtrière qu'Israël obtiendra la libération de son soldat. En fait, les actes israéliens sont des mesures de punition collective visant à créer un fosse entre les hommes de la résistance et la population. Mais le résultat sur le terrain est tout autre, où l'attachement des citoyens aux hommes de la résistance se consolide de jour en jour. Jeudi matin, l'armée israélienne a largué des tracts sur les villes et villages de la bande de Ghaza, avertissant les habitants que quiconque aurait un arsenal d'armes dans sa maison constituerait une cible et serait susceptible d'être attaqué. Après le largage de ces tracts, des responsables militaires ont précisé que l'armée israélienne adoptait une « nouvelle politique » d'attaques de maisons dans les secteurs civils où, selon eux, des armes telles que des roquettes de fabrication artisanale sont secrètement entreposées. Ainsi, le prétexte est fin prêt pour permettre aux soldats israéliens de commettre des crimes contre les civils, comme ce fut le cas hier matin à Chedjaiya, à l'est de Ghaza, où une famille a été décimée lorsqu'un obus de mortier est tombé sur la maison. Israël a justifié cet acte par la présence dans les lieux de Mohamed Harara, un activiste des brigades Ezzeddine El Qassam, la branche armée du Hamas. Mais des témoins nous ont indiqué que cet homme tué au cours de cette agression était invalide, donc incapable de porter des armes. Ainsi, l'Etat hébreu, le plus fidèle allie des Etats-Unis, la première puissance mondiale qui ne cesse de vanter son armée qu'il qualifie de la plus morale au monde, s'enlise de plus en plus dans les bourbiers palestinien et libanais où il cherche une victoire à tout prix, même celui de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ce qui se passe au Liban et dans les territoires palestiniens dépasse de loin la libération de trois soldats israéliens capturés au champ de bataille, mais plutôt l'imposition aux Palestiniens, aux Libanais ainsi qu'au reste du monde arabe des solutions politiques selon la vision israélienne. Du résultat de l'agression israélienne en Palestine et au Liban dépendra la réussite ou l'échec des plans de l'Etat hébreu.