Confrontée à l'inexistence d'une décharge publique, la commune de Yakouren achemine ses ordures ménagères vers des endroits qu'elle a improvisés dans la forêt. Le maire de cette municipalité, Smaïl Kessili, se dit conscient de cet état de fait. Il explique ce recours par l'inexistence d'une décharge. « J'ai déposé les ordures au bord de la route exprès pour inciter les autres parties, notamment les services des forêts et la daïra, à se pencher sur ce problème », a-t-il dit en substance. Il ajoute : « Ils sont restés sourds à la création d'une décharge. » M. Kessili compte ainsi sur les services des forêts pour lui trouver un espace où mettre ses ordures, cela après que l'ancienne décharge qui se trouvait sur la route d'Aït Bouhini lui a été interdite d'accès par des citoyens pendant les événements de Kabylie. Le maire regrette par ailleurs l'absence d'une politique de gestion des déchets qui ne relève pas uniquement de ses prérogatives. De plus, pour lui, il faut agir sur les comportements des citoyens. Contacté, un haut responsable des forêts à Tizi Ouzou dira : « Le maire veut qu'on lui légalise la décharge où il versera ses ordures. » Ce dernier affirme qu'« une mise en demeure lui a été déjà envoyée pour cesser le massacre qu'il cause à la forêt. » Pour ce responsable qui a préféré requérir l'anonymat, « le maire ne pense pas écologie, il pense à sa poche ».