L'histoire de G. Mabrouk est insolite. Cet ex-fonctionnaire de l'agence de l'OPGI du boulevard Belouizdad, bien connu par les nombreux clients de l'office pour être un homme paisible, a été pourtant coupable d'un détournement hors pair après sa comparution devant le tribunal criminel de Constantine. L'homme, âgé aujourd'hui de 50 ans, père de cinq enfants, a fait une longue carrière à l'OPGI depuis 1979 durant laquelle il gravit les échelons pour devenir caissier depuis 1988. Il sera ainsi chargé de recevoir les paiements des ex- locataires de l'OPGI dans le cadre de la cession des biens immobiliers de l'Etat. C'est à partir de 1997, selon l'arrêt de renvoi, qu'il commence à détourner des sommes d'argent par un procédé des plus simples. En encaissant les montants versés par les acquéreurs de logements auxquels il délivre un reçu de versement en bonne et due forme, il ne reporte pas le même montant sur le double du carnet des bons de paiement mais il procède à la rédaction de montants inférieurs sur un autre carnet qu'il tient en parallèle avec en sus des noms fictifs. Un fait qualifié de faux et usage de faux. Ensuite, il déclare des montants irréels et encaisse la différence dans sa poche. Ce qui n'est autre qu'un détournement de fonds publics. Il aura fallu attendre l'année 2001, soit quatre ans après, pour que la direction de l'OPGI s'aperçoive du délitlors de son bilan financier. L'enquête menée et l'expertise financière effectuée dévoileront un déficit de 514 millions de centimes, et on a fini par identifier le caissier indélicat. Le montant détourné est énorme pour un fonctionnaire comme Mabrouk car il lui faudra travailler 25 ans pour l'avoir. Le plus étrange dans cette affaire demeure le motif invoqué par l'accusé pour commettre ce détournement, car Mabrouk n'a subtilisé l'argent de son employeur que pour s'acheter un logement pour sa famille, selon ses aveux devant le juge. Alors que le procureur a requis dix ans de prison ferme pour faux et usage de faux et détournement de deniers publics, Mabrouk a été condamné à une peine de quatre ans. Une peine qu'il a déjà purgée puisqu'il est resté en prison du mois de décembre 2001 jusqu'au mois de juillet 2006, soit … sept mois de plus.