Le procès de l'affaire connue sous le nom de Frik Bachir (ex-wali d'Oran) a débuté hier devant le tribunal criminel d'Alger. Le principal accusé comparaît en compagnie de quatre autres accusés, à savoir Laoufi Hadj Tayeb (directeur de l'agence foncière), Bouarfa Abdelkader (médecin), Makhloufi Chabane (DG de l'OPGI d'Oran) et Bellas Hacène (ex-directeur des Domaines d'Oran). Au déclenchement de l'enquête en 2001, il y a eu, dans un premier temps, 57 mis en cause et pas moins de 52 “non-lieux” ou prescriptions qui ont été prononcés. Seuls l'accusé principal et l'ex-directeur de l'agence foncière ont été écroués et maintenus en détention. Les autres accusés ont bénéficié de la liberté provisoire. Pour rappel, les mis en cause sont poursuivis pour dilapidation de biens de l'Etat. L'audience d'hier a été pratiquement réservée à la lecture de l'arrêt de renvoi, un document volumineux contenant pas moins de 152 pages. Il est reproché à l'ex-wali d'Oran le transfert d'un terrain des P et T à l'agence foncière, l'attribution de 5 logements sociaux et de 5 locaux commerciaux. “Mon client n'est poursuivi que pour ces trois faits”, a déclaré Me Aït Larbi, l'avocat de Frik Bachir. Selon l'arrêt de renvoi, de nombreuses irrégularités ont été commises par les cadres de la wilaya d'Oran en matière de transfert illicite de terrains agricoles à des fins de réalisation de projets d'habitation, d'industrie ou de commerce. À noter, enfin, qu'un pied-noir natif de la ville d'Oran s'est constitué partie civile car sa maison natale a été cédée à une tierce personne. La wilaya d'Oran et la Direction de SP et T de la wilaya d'Oran se sont aussi constituées partie civile. Les auditions des accusés sont très attendues, car elles seules peuvent éclairer le tribunal et les nombreux avocats (défense et partie civile) constitués dans cette affaire. Eu égard à l'importance du dossier, le procès risque de durer plusieurs jours. Selon certaines sources, la défense aura plusieurs arguments juridiques à faire valoir le moment venu. S. I.