Plusieurs dizaines de personnes entre ex-responsables de l'agence foncière de wilaya et clients (il y en a plus de cinquante) comparaissent depuis avant-hier devant le juge d'instruction près le tribunal de Tiaret sur plainte du wali à propos de « graves manquements dans la gestion du foncier dans la wilaya, principalement à Tiaret et à Sougueur ». Avant-hier, le procureur général près la cour nous a fait part de « probables confrontations entre prévenus et citoyens qui avaient versé de l'argent sans traces de dossiers ». Il ne s'agit pas, dira notre interlocuteur, de « détournement, mais d'une affaire liée à la gestion du foncier qu'il faudra démêler soigneusement ». Cette affaire tire son origine de « plusieurs dépassements » d'après le wali et même de l'actuel gestionnaire de l'agence, désigné par intérim, le DG de l'OPGI, Abkari Saïd. Sans attendre les conclusions de la justice, ce responsable est déjà passé à l'action en proposant une série de mesures dont un dégraissage du personnel. Pas moins d'une cinquantaine d'agents auront été ainsi remerciés et les autres devront pour l'heure se suffire d'un salaire réduit de 50% jusqu'à ce que la situation financière de l'entreprise, « vouée » à la mauvaise gestion, soit rétablie. Au-delà de la comparution des prévenus sur une affaire qui a tout l'air d'être le scandale de l'année, il y a un fait notable qui mérite d'être signalé et c'est sans conteste celui lié aux conditions de jugement jugées contraignantes pour certains qui ont souffert le martyre durant plus de trente heures.