Le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a déclaré hier que les derniers attentats terroristes qui ont fait plus d'une dizaine de morts ne sont que des « tentatives dont l'objectif est d'attirer l'attention ». S'exprimant hier en marge de la cérémonie de dépôt d'une gerbe de fleurs à l'occasion de la fête de la police, le ministre a affirmé que la moyenne des activités terroristes a diminué pour atteindre un acte terroriste tous les quinze jours, alors qu'elle était par le passé d'un attentat par semaine. Le ministre a averti que la lutte antiterroriste se poursuivra même après la fin de l'échéance de la mise en œuvre de la charte pour la réconciliation nationale (fin août 2006), appelant par la même occasion « ceux qui ne se sont pas encore rendus » à saisir « l'opportunité qui leur est offerte ». Il a déclaré que « les personnes qui ont compris le sens de la politique de la réconciliation et de ses textes doivent en profiter et elles sont les bienvenues, sinon nous les combattrons par tous les moyens ». M. Zerhouni a annoncé à ce sujet que « plus de 200 terroristes se sont rendus dans le cadre de la réconciliation », laquelle, selon lui, « se déroule dans de parfaites conditions ». Abordant le même sujet, le directeur général de la sûreté nationale (DGSN), Ali Tounsi, a noté que ses services surveillent 24 heures sur 24 les terroristes qui se sont rendus en affirmant : « Nous savons exactement ce qu'ils font du matin au soir. » Sur la question des capacités des services de sécurité à lutter contre la grande criminalité, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni a déclaré que les effectifs des corps de sécurité devront être renforcés davantage pour atteindre, d'ici 2009, le nombre de 200 000 policiers et 100 000 gendarmes. Il a expliqué que la lutte contre le grand banditisme « ne peut s'effectuer sans la densification du nombre des policiers et des gendarmes à travers le territoire national. Ce projet est très important et demande un budget financier consistant que nous allons lui attribuer ». Il a mis l'accent, en outre, sur « l'importance et la nécessité » de combler ce qu'il a qualifié de vide en matière de sécurité dans les daïras, en disant que sur 550 daïras, 250 seulement sont munies de brigades de services de sécurité. « Il faut combler ce vide, soit par des brigades de la gendarmerie nationale, soit par la police », a-t-il révélé, en précisant qu'« il ne peut y avoir d'éradication, notamment du banditisme, qui ,faut-il le rappeler, a un lien indirect avec le terrorisme, sans doubler l'effectif ». `Pour le ministre, le fléau du banditisme est apparu après que « les bandits eurent découvert la puissance de l'arme et de son utilisation », parce que, selon lui, avant le terrorisme, l'Algérie n'était pas concernée par la criminalité organisée. Pour cela, a-t-il poursuivi, « il est actuellement de notre devoir de prouver à ces bandits qu'ils ne peuvent pas aller loin ». A ce titre, M. Zerhouni a beaucoup insisté sur l'importance de la consolidation de la stratégie sécuritaire, plaidant pour une meilleure couverture sécuritaire à travers le pays et la formation professionnelle du personnel. De même qu'il a exhorté les citoyens à participer à cet effort de lutte par une plus grande implication. « Je pense que nos policiers et nos gendarmes sont combatifs et ils améliorent chaque jour leurs capacités professionnelles, y compris ceux de la police scientifique et à ce titre un grand effort est déployé sur le plan financier pour permettre aux corps de la police et de la gendarmerie de mieux s'implanter à travers tout le territoire national », a-t-il déclaré. Dans ce cadre, il a rappelé la révision en cours du statut de la police en disant : « J'espère que le statut particulier de la police sera examiné au niveau du conseil du gouvernement l'année prochaine », expliquant qu'« il faut d'abord adopter le statut de la Fonction publique avant celui de la police qui n'est pas encore finalisé ». A propos du salaire des policiers, Yazid Zerhouni a annoncé qu'il sera consistant eu égard aux nouvelles missions et obligations consacrées par le nouveau statut. Ali Tounsi, dans ses précédentes déclarations, a expliqué que « le statut sera plus exigeant envers le policier dans le domaine de la formation et dans l'accomplissement des missions. Il consolidera l'engagement du policier à servir les citoyens et le pays 24 heures sur 24 au risque de sa vie et à suivre toutes les formations que le commandement choisira, mais aussi être apte à travailler dans toutes les parties du territoire national ».