Tous les commerces et les habitations du centre-ville d'Arzew ont été inondés par les eaux pluviales, boueuses, de ce début de semaine. Dans la nuit du dimanche, avec la reprise des chutes de pluie, tout le monde était en alerte. Tout le monde essayait, la peur au ventre, de confectionner, avec des moyens de fortune, des «digues» pour empêcher l'eau boueuse, qui dévale des hauteurs de la ville, de s'infiltrer de nouveau chez lui. «On a passé toute la journée à nettoyer, à évacuer la boue et ça risque de recommencer», déplorent des riverains. «On est habitué à ce type d'inondation au centre-ville parce qu'on se trouve au niveau zéro avec la mer, mais il y eut de nombreux travaux pour résoudre ce problème, malheureusement, c'est encore pire», dira un commerçant qui n'a repris ses activités que dans l'après-midi du dimanche. En cette journée, toute la localité était défigurée, sale, nauséabonde : les rues inondées, impraticables, de la boue partout, des égouts débordants, des eaux usées saturées d'excréments submergeant les trottoirs…et la grande place du 1er Novembre. A signaler qu'à plusieurs endroits, la chaussée dépasse, en hauteur, les trottoirs : ce qui facilite l'inondation de tous les rez-de-chaussée (commerce et habitat). «C'est la honte, on ne peut pas appeler ça une ville, et en plus, une des plus riches communes du pays», s'indigne un citoyen en se demandant ce que font les responsables locaux «censés améliorer le cadre de vie du citoyen». Après ces premières averses, une «bénédiction du Ciel», au lieu de s'en réjouir, les Arzewiens sont plutôt dépités, en colère, remettant en cause tous les récents travaux d'assainissement entrepris ces derniers temps. «A El guetna, comme à Sidi Moussa, tous les nouveaux réseaux de collecte ont pété», dira un des élus qui ont dénoncé les travaux entrepris à Sidi Moussa. Quartier Les Jardins, 1ère avenue longeant le centre national des techniques spatiales (CNTS), un très vieux canal de collecte des eaux descendant de la Guetna a débordé inondant toutes les maisons de l'autre côté de l'avenue. Jadis, le muret qui le bordait, s'élevait à plus de 50 cm au-dessus de la chaussée, aujourd'hui, sur presque toute la longueur de l'avenue, ils sont au même niveau parce que des couches de bitumage se sont superposées sans décapage. En été, des travaux de curage ont été entrepris. Une bonne chose ? «Pas vraiment», dira un des riverains, M. Mekali Hamid, un ex-élu APC : «Ça ne sert à rien si la structure reste dans cet état, d'ailleurs, regardez le résultat et ce n'est que le début». Ce dernier a saisi l'APC, les travaux ont été suspendus. Des discussions ont eu lieu avec le vice-P/APC, les services techniques, des propositions ont été faites «mais depuis le mois d'août, rien n'a été fait», dira cet ex-élu. «Le débordement de ce canal est une des causes principales de l'inondation du centre-ville», affirme-t-il.