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Nos chirurgiens apprennent directement sur le vivant Bousafsaf Badreddine. Professeur d'anatomie humaine à la Faculté de médecine. CHU Ben Badis (Constantine)
-Comment se fait-il que des chirurgiens et des anatomistes soient formés sans avoir pratiqué, un jour dans leur vie, la dissection anatomique ? Ceci ne peut être qu'une énorme aberration et une preuve de sous-développement manifeste par rapport aux pays du monde entier où chirurgiens et radiologues ne peuvent exercer leur profession que s'ils possèdent un certificat d'anatomie humaine prouvant qu'ils ont appris, d'abord, à opérer sur les «cadavres» avant de le faire sur les vivants. Nos chirurgiens apprennent directement sur le vivant. C'est là le véritable problème touchant directement à l'éthique et à la déontologie dont la gravité n'est plus à souligner.Le Comité pédagogique régional d'anatomie humaine, dont je suis le président, a souligné, dans ses nombreux procès-verbaux adressés aux ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du Premier ministère, la nécessité impérieuse de reprendre la dissection anatomique dans les plus brefs délais, sinon immédiatement, car la formation des médecins sans dissection ne s'arrêtera pas. En 2007, le ministère des Affaires religieuses et des Habous avait donné son autorisation de pratiquer la dissection anatomique dans un but pédagogique et scientifique, à travers une fatwa. La même année, une correspondance a été adressée à tous les doyens des facultés de médecine du pays par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Direction de la formation supérieure graduée, les informant qu'une fatwa avait été faite pour autoriser la dissection anatomique. Or, jusqu'à ce jour, les laboratoires d'anatomie humaine n'ont reçu aucun corps pour démarrer la dissection anatomique pour l'enseignement et la recherche scientifique. -On peut dire, avec certitude, que jusqu'à ce jour, l'Algérie est le seul pays au monde à ne pas autoriser la dissection anatomique, Pourquoi ? Comment faire ? A qui s'adresser dans ce pays ? La procédure légale pourrait être définie par les ministres de la Justice et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Nous avons même interpellé Son Excellence le président de la République, pour étudier le problème avec la plus grande attention dans la mesure où il conditionne largement la formation et la qualification des praticiens généralistes ainsi que les spécialistes en sciences médicales. Il reste, uniquement, un arrêté du ministère de la Santé pour autoriser les directeurs généraux des CHU à exécuter les instructions du ministre de la Santé...