Des médecins spécialistes se sont réunis en conférence mardi à Alger dans le but de se pencher sur la réforme de l'enseignement de l'anatomie et de définir les moyens de sa réhabilitation dans les facultés algériennes en tant que discipline fondamentale dans les études médicales. Les conférenciers, regroupés au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, débattront, en ateliers, essentiellement de la réforme de la formation en anatomie en réhabilitant l'enseignement sur cadavre et non sur maquette comme cela se pratique présentement. Ils se pencheront également sur les mécanismes juridiques à mettre en place afin d'organiser l'alimentation des laboratoires en cadavres pour les besoins de la formation et de la recherche en anatomie. Dans une présentation des travaux de cette conférence, les organisateurs ont relevé qu'aucune technique aussi développée soit elle, ne pouvait remplacer l'enseignement médical sur cadavre. En Algérie, ont-ils ajouté, les laboratoires de recherche recevaient des cadavres jusqu'en 1976 et les dernières dissections ont été faites jusqu'en 1980. Depuis cette date, "les laboratoires qui recevaient des cadavres régulièrement des services de médecine légale ne sont plus alimentés pour des raisons ignorées", a relevé le professeur Si Salah Hammoudi à l'ouverture de la conférence. La dissection sur cadavre, au même titre que la transplantation d'organes, sont autorisées par la loi et la religion. Présent à la conférence, le représentant du Haut conseil islamique (HCI), cheikh Mohamed Chérif Gaher, a rappelé qu'une fatwa du HCI, du temps de Ahmed Hamani, avait autorisé la dissection aux fins de formation et de recherche et le dons d'organes aux fins de guérison. Les conférenciers devront adopter, en fin de journée, une série de recommandations de nature à réhabiliter l'enseignement de cette discipline en privilégiant le côté pratique des études et de la recherche. En inaugurant les travaux de cette rencontre scientifique, les ministres de la Recherche scientifique Rachid Herraoubia, et de la Santé, Abdelaziz Ziari, ont affiché leur entière disponibilité à répondre favorablement aux préoccupations que ces professionnels viendraient à soulever.