Le gouvernement veut accélérer la cadence des constructions de logements en se lançant dans l'industrialisation du bâti. Du moins, c'est qui a été formulé, hier à Alger, par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. Intervenant au palais des Nations à l'occasion de la journée d'étude sur l'industrialisation du bâtiment en Algérie, le ministre de l'Habitat estime qu'«il n'y aura plus de crise de logement vers la fin 2018, début 2019, et la demande sera jugulée». Ce que soutient le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier avance le chiffre de «2,2 millions de logements lancés dans le cadre des programmes quinquennaux, dont un million d'unités ont été livrés». «En 2014, plus de 270 000 logements ont été réceptionnés», indique-t-il. Et d'ajouter : «L'Etat a dépensé 65 milliards de dollars depuis 1999 pour financer les projets de logements.» Abdelmadjid Tebboune affirme dans la foulée qu'«actuellement, on peut construire 80 000 logements par an. L'objectif de l'Etat est d'atteindre la moyenne de 120 000 logements au cours du prochain quinquennat». Face à ces chiffres, beaucoup s'interrogent sur les réelles capacités de construction. Le ministre de l'Habitat rétorque : «Nous avons pris beaucoup de retard. Les procédés de construction doivent être modernisés. Nous mettons désormais le cap sur l'industrialisation pour plus de qualité, de durabilité et de solidité, pour réduire les coûts et pour réceptionner les logements dans les délais. Car aujourd'hui, les procédés de construction restent archaïques, même si des entreprises ont déjà anticipé.» M. Tebboune relève qu'«en 2013, le secteur privé a réalisé 58% des logements, 4% ont été construits par le secteur public et les 38% restants par des sociétés étrangères». Le ministre de l'Habitat a également indiqué que «les portes de l'investissement dans l'industrialisation du bâti restent ouvertes à tout le monde, sans distinction, aux nationaux comme aux étrangers». Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune dit ne pas s'inquiéter quant à la disponibilité du ciment : «L'Algérie produit présentement 18 millions de tonnes de ciment par an, les besoins s'évaluent à 21 millions de tonnes. Avec la construction prochaine de huit usines, il y aura un équilibre entre la production et la consommation à l'horizon 2015.» Et d'annoncer que «4000 à 5000 bâtiments seront démolis, car il est impossible de les restaurer et que d'autres relevant du vieux bâti seront réhabilités».