L'apparition des chaînes privées dans le paysage médiatique algériens s'est faite dans une telle anarchie qu'il est bien difficile aujourd'hui d'en discerner les lignes éditoriales ni mêmes les acteurs qui en tirent les ficelles. Echourouk TV La chaîne a commencé à émettre à une date symbolique : le 1er novembre 2011. Elle se veut à l'image du journal : populiste, principalement axée sur l'information de proximité. Elle émet à partir de la capitale jordanienne Amman, en attendant le lancement de sa transmission de Dubaï Media City.
Dzaïr TV Les périodes électorales constituent toujours de précieux moments pour jauger le degré d'indépendance des chaînes télévisées. Dzaïr TV, qui appartient au milliardaire algérien Ali Haddad, en a donné une belle illustration lors de l'élection présidentielle en suspendant deux émissions phares de sa grille de programme en avril dernier : System DZ et Controverses.
El Djazaïrya Créée par Riad Redjdal (producteur et gérant de l'agence de communication Studio 7) et Karim Kardache (publicitaire et patron de l'agence Full média), El Djazaïrya ambitionne de faire une télévision «projetant une vision moderne, jeune et positive, véhiculant joie de vivre, tout en restant vraie et authentique». Riad Redjdal, qui se consacre aujourd'hui à la production, a fait ses premières armes à l'ENTV, il est notamment connu pour les émissions «Saraha raha» et «Tara ma tara».
Al Asr Le canal satellitaire Al Asr groupant les chaînes Rachad TV et Kalima TV a été fondé sous l'égide d'ONG des droits de l'homme. Se présentant comme un canal d'opposition qui donne la parole à ceux qui en sont privés, il a eu à subir de nombreuses coupures depuis son apparition. Ses représentants ont aussitôt accusé le pouvoir algérien d'en être à l'origine. «Après diverses investigations, peut-on lire dans le rapport de l'Euromed consacré à l'audiovisuel, il est apparu que le responsable de la coupure du signal n'était autre que la société slovène STN, chargée d'assurer la liaison montante (Uplink) du signal vers le satellite Eutelsat AB4A.» Le fondateur de Rachad TV (qui émettait en premier lieu sur internet) n'est autre que Mourad Dhina (ancien représentant du FIS à Alger).
Al Magharibia TV Al Magharibia TV a été fondé en novembre 2011 à Londres (Royaume-Uni) par un groupe d'hommes d'affaires établis à l'étranger. Elle a suscité moult interrogations, notamment sur ses relations avec le FIS dissous, surtout que l'un de ses membres fondateurs est le fils de Abassi Madani, ex-n°1 du FIS. Dans le communiqué de presse publié à l'occasion de son lancement officiel, la chaîne dit vouloir «tisser des liens entre les peuples du Maghreb, contribuer à donner aux citoyens le droit d'avoir accès à des informations crédibles et offrir un forum permettant l'ex pression d'opinions variées, aussi contradictoires qu'elles soient». A l'instar d'El Asr, elle se réclame de l'opposition, usant d'un ton qui ressemble aux chaînes du Golfe. Elle a, elle aussi, fait l'objet de plusieurs coupures. Samira TV Dédiée à l'art culinaire algérien et à la couture, Samira TV est l'une des chaînes les plus regardées dans les foyers algériens. Samira Bezaouia, gérante de la maison d'édition La Plume et fondatrice de la chaîne a affirmé, dans une interview à Maghreb Emergent : «Je ne peux pas révéler le coût de ce projet. Tout ce que je peux dire est que le financement de Samira TV s'est fait sur mes fonds propres.» Djurdjura TV Chaîne thématique pour enfants, Djurdjura TV est apparue à l'occasion de la Journée internationale de l'enfance, le 1er juin 2013. Ayant pour objectif de préserver l'identité et les valeurs de la société algérienne et de l'enfant algérien dans son environnement, les émissions de Djurdjura TVsont en arabe algérien, avec la possibilité d'inclure prochainement le tamazight. Elle est dirigée par Mohamed Mouloudi, directeur de la maison d'édition Dar El Waii.
Hogar TV Créée en avril 2012, Hogar TV se veut une chaîne généraliste qui émet à partir de Londres sur Nilesat. Elle est dirigée par Mohamed Mouloudi (qui gère également Djurdjura TV).La chaîne diffuse des feuilletons turcs, iraniens et égyptiens. Elle passe également de très bons westerns et grands classiques américains dont on ne sait si elle s'acquitte des droits de diffusion. Il existe peu d'informations sur le financement de cette chaîne. Certaines sources médiatiques laissaient entendre que l'homme d'affaires Hassan Bouamaraf (propriétaire d'une entreprise de jus) l'aurait financée.
KBC Le journal El Khabar, référence dans le domaine de l'information, estime posséder toute la légitimité et les atouts pour investir dans le domaine de l'audiovisuel. Afin de préserver le sérieux du label El Khabar, le conseil d'administration a fait suivre à ses journalistes et techniciens de longs mois de formation délivrée par l'académie de France24. Wiam TV, Président TV, Atlas Tv et les autres… Les chaînes éphémères liées à la présidentielle ont foisonné sur Nilesat cette année. «Si Wiam TV, destinée à la gloire de Bouteflika, a vu le jour à la veille de la campagne présidentielle, des hommes d'affaires tels que le puissant Hichem Bouallouche ont également consacré d'importants montants pour donner de la visibilité au principal concurrent de Bouteflika, Ali Benflis», souligne le rapport d'Euromed consacré à l'audiovisuel algérien, rappelant la perquisition par la Gendarmerie nationale des locaux d'Atlas TV, qu'on soupçonnait proche du candidat malheureux à la présidentielle, Ali Benflis. En Nahar Lancée par le patron du journal Ennahar, Anis Rahmani, la chaîne donne à ses téléspectateurs l'impression de faire peu de cas des principes de déontologie. La diffusion d'un reportage diffamatoire envers les résidentes des cités universitaires aura été l'un des plus grands dérapages de la chaîne.