La zaouïa du saint patron Moulay Tayeb de Saïda s'apprête à accueillir durant les journées des 25, 26 et 27 du mois courant près de 300 participants pour un rassemblement régional ou waâda avec la participation de sept troupes folkloriques venues de Tiaret, Sougueur, Mécheria, Mostaganem, Bougtob, Rebahia et la participation de la ville hôte. Dans un point de presse initié au sein de la zaouïa sise au village Boudia, à Saïda, M. Boufadi, un des responsable de l'association, nous apprend : « La zaouïa de Moulay Tayeb est la continuité de la confrérie religieuse la Thaïbia, elle a été construite à la fin du siècle dernier grâce à l'initiative et au dévouement de ses adeptes et fidèles par des dons et des quêtes de bienfaiteurs. Elle a été constituée dans le but de servir de relais d'hébergement entre le Nord et le Sud, d'une part, et d'autre part, dispenser une formation religieuse au profit de nombreux apprenants. Depuis sa création en 1907, à Saïda, la zaouïa n'a cessé de jouer un rôle social et culturel. » Durant ces trois journées, la ville de Saïda sortira de sa torpeur pour vibrer au son envoûtant de la cornemuse, au rythme fascinant du bendir et des chants mélodieux ponctués de temps à autre par des feux de salve ou baroud. Ces différentes troupes folkloriques animeront les différents quartiers de la ville et draineront ainsi un grand public avide de culture et venu momentanément s'évader de la grisaille du quotidien. La récitation de 60 versets du Coran tiendra toute une journée où des talebs se relayeront pour achever la lecture du Coran. Enfin, la hadra (regroupement collectif de toutes les troupes) clôturera la fête dans la zaouïa par une sorte de catharsis collective ou danses extatiques. Selon le vice-président de l'association, le docteur Moussa, « notre association, qui a eu son agrément en 1963, n'a reçu aucune subvention depuis l'année 2002, pourtant nous avons toujours répondu présent quand il s'agissait de manifestations culturelles et à toutes les fêtes religieuses et nationales. Nous avons remporté divers prix lors des festivals panafricains et autres. Notre principale préoccupation, c'est l'extension de la zaouïa compte tenu que nous avons un terrain excédentaire que nous espérons acquérir. Nous avons aussi des dettes estimées à 59 millions de centimes. La zaouïa fêtera l'année prochaine le centenaire de la naissance de cette confrérie à Saïda et nous comptons sur l'aide précieuse du wali pour célébrer cet événement ».