Il s'agit, en fait, de regrouper les adeptes de Moulay Tayeb venus des diverses régions de l'oranie. Il est à rappeler que la confrérie des taïbia a eu pour fondateur Moulay abdallah chérif au cours du XVIe siècle ; son arrière-petit-fils, Moulay tehami, eut pour successeur son frère Moulay tayeb à ouazzan (Maroc) et plusieurs zaouïas furent implantées par la suite en Algérie, particulièrement dans l'oranie et dans d'autres pays musulmans . Chaque année à Saïda, comme à l'accoutumée, la waâda est programmée durant la période estivale (mois de juillet) qui se se caractérise par la commémoration et la réactualisation d'une expérience sacrée. Ce rite, dont la vocation est d'assurer à l'événement célébré la pérennité, se traduit par la répétition et l'invariabilité des règles qui le soutiennent. La première journée est consacrée à la récitation des 60 versets du coran (selqua). Près de 300 talebs se relayent pour psalmodier les versets, marqués de temps à autre par des pauses et où de succulents plats de couscous garnis de viande leur sont servis ainsi que du thé à la menthe, agrémenté par des gâteaux traditionnels offerts à l'assistance. La seconde journée, différentes troupes égayent les principales places publiques de la commune (centre-ville, quartier de Amrous, Sidi Cheikh) où le rythme saccadé et envoûtant du bendir, accompagné du son envoûtant de la cornemuse plongent les danseurs, habillés pour la circonstance de gandouras et munis de leurs fusils, vers une sorte de transe avec le balancement du corps de l'avant vers l'arrière qui semble faire fusion avec le Divin. Différentes danses sont présentées aux nombreux visiteurs : tbal, berzena et elles se terminent par la hadra,( egroupement de toutes les troupes). Ces danses, qui ponctuent les événements cycliques, peuvent marquer le cycle de la vie agricole, le labourage, la moisson où l'union et l'entraide sont de mise comme la touiza . Selon Zaâf, l'un des responsables de l'association : « 6 troupes des wilayas de l'ouest sont là et le nombre des invités et participants atteint 600 personnes, totalement prises en charge par les donateurs et par la générosité et l'hospitalité propres aux gens du sud. « Notre zaouïa a eu un siècle d'existence l'année dernière et en l'absence de moyens financiers, nous n'avons pu célébrer le centenaire. En dehors des nombreux voyageurs qui sont pris en charge durant toute l'année gracieusement, nous disposons d'une école coranique où l'on enseigne aux enfants les valeurs arabo-islamiques et la lecture du coran. »