Les victimes de l'épidémie d'Ebola ont dépassé la barre des 4000 morts selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le gouvernement espagnol a annoncé, hier, la création d'un comité interministériel spécial pour gérer la «crise Ebola» ouverte par la contamination d'une aide-soignante à Madrid, la première hors d'Afrique. Au même moment, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, se rendait à l'hôpital où l'aide-soignante, Teresa Romero, luttait contre la mort. Le comité, regroupant notamment des représentants des ministères de la Santé, des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur, sera assisté d'un nouveau comité scientifique sur le virus d'Ebola, a annoncé la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, lors d'une conférence de presse. L'aide-soignante, qui avait approché deux missionnaires morts de la fièvre hémorragique cet été à Madrid, a été admise lundi dernier dans un hôpital madrilène après avoir signalé à plusieurs reprises qu'elle se sentait mal, sans déclencher d'alarme médicale. L'opposition et les syndicats du personnel de la santé ont critiqué la gestion de la crise, de nombreuses défaillances ayant été relevées dans l'application des procédures mises en place. Le gouvernement a également été critiqué pour avoir rapatrié des missionnaires mourants. Soraya Saenz de Santamaria a déclaré que ces prêtres, qui se dévouaient pour soigner les malades en Afrique, «avaient le droit de revenir dans leur pays». Un Guinéen suspect au Brésil Par ailleurs, au Brésil, un Guinéen susceptible d'avoir contracté Ebola a été mis en quarantaine à Rio de Janeiro par précaution, bien que ne présentant plus de fièvre ni aucun autre symptôme associé à ce virus, ont indiqué, hier, les autorités. Ce Guinéen de 47 ans, arrivé au Brésil le 19 septembre, a été transféré hier matin par avion de l'armée de l'air brésilienne depuis l'Etat de Parana (sud) jusqu'à à Rio de Janeiro, à l'Institut national des maladies infectieuses Evandro Chargas de la fondation Oswaldo Cruz, suivant les protocoles de sécurité brésiliens. «La situation est sous contrôle», a assuré le ministre de la Santé brésilien, Arthur Chioro, lors d'une conférence de presse à Brasilia. Le ministre a souligné que le patient ne présentait plus de fièvre et que les résultats des analyses confirmant ou non s'il s'agit du premier cas déclaré d'Ebola en Amérique latine seraient connus dans les 24 heures. «Si nous avons le résultat de l'examen avant, nous le rendrons immédiatement public. Selon le protocole, il doit être confirmé par deux laboratoires. Et même si ce résultat est négatif, une nouvelle analyse sera faite dans 48 heures», a-t-il souligné. «Le patient n'a pas vomi ni présenté d'hémorragie ou de diarrhée et les personnes qui ont été en contact avec lui sont considérées à faible risque», a précisé le secrétaire à la surveillance de la santé, Jarbas Barbosa. Selon le ministre de la Santé, le patient a quitté la Guinée le 18 septembre et est arrivé au Brésil le lendemain. Il a voyagé par avion depuis Conakry, avec escale au Maroc avant d'entrer au Brésil à l'aéroport de Sao Paulo (sud-est), et non via l'Argentine comme l'avait indiqué la presse brésilienne. Il s'est rendu ensuite par la route dans l'Etat du Parana (sud) où il a demandé le statut de réfugié. La Guinée Conakry est l'un des trois pays d'Afrique occidentale, avec le Liberia et le Sierra Leone, les plus affectés par l'épidémie d'Ebola, qui a déjà tué 3900 personnes.