Suite au décès de Abdelhamid Larroussi, secrétaire général de l'Union nationale des arts culturels (UNAC) le 4 juillet dernier, la galerie Mohamed Racim, qu'il avait la charge de gérer, est cadenassée. Depuis, aucun vernissage d'exposition n'a été tenu sur les cimaises de cette galerie d'art, la première post-indépendance dédiée aux plasticiens, d'où la dénomination Union nationale des arts plastiques (UNAP) présidée au début par Bachir Yellès (le fondateur), relayé par Mustapha Adane, Mohamed Khedda et finalement Farès Boukhatem. Une pléiade d'artistes dont Mohamed Temmam, M'hamed Issiakhem, Ali Khodja, Mammeri, Mohamed Racim, Baya, Mohamed Ranem et autres Salah Hioun et Mohamed Bouzid y ont exposé leurs œuvres. Aussi, pour l'histoire, c'est dans cette galerie qu'est né le mouvement des Aouchem. La fermeture de cet espace culturel serait-il motivé par l'absence de propriétaire du bien immeuble ? A qui appartiennent les locaux ? Quelle est l'institution qui doit se manifester pour réactiver cet établissement ? Ce patrimoine immobilier relève-t-il du ressort de la wilaya ? Du ministère de la Culture ou bien du FLN ? Car, rappelons-le, au sortir de la guerre de Libération nationale, les locaux ont été attribués par l'omniprésent et influent parti unique à l'UNAP. En 1984, après un embrouillamini en matière de gestion, il a été décidé de réunir tous les acteurs des arts culturels sous l'entité UNAC, dont le premier président était le regretté Ahmed Wahbi. Feu Hamid Larroussi prit les rênes de l'Union en 1993 pour y demeurer … à vie, sans alternance aucune, encore moins de tenue d'assemblée générale comme cela se déroulait à l'UNAP. A présent, les artistes ne saisissent pas la motivation qui préside à cette fermeture inexpliquée qui dure depuis plus de trois mois, non sans poser une foultitude d'interrogations. Que deviennent les centaines d'œuvres tapies dans «l'arrière-boutique» de la galerie qui, faut-il souligner, ne répond pas aux normes de conservation ? A qui appartiennent ces tableaux en train de moisir dans cet espace culturel dont bon nombre font l'objet de réclamation par leurs propriétaires ou par les familles de peintres décédés. N'est-ce pas que la famille du plasticien Mahieddine Cherad (fils de Sefti, professeur d'art musulman à l'Ecole des beaux-arts dans les années 1940) tente vainement de récupérer les œuvres de ce dernier, décédé en 2010 ? Et passons des artistes peintres comme Yaya Bellout de Téleghma dont des dizaines de ses toiles non restituées font l'objet depuis 2002 d'un contentieux avec l'UNAC. Les pouvoirs publics seront-ils prompts à apporter les réponses idoines quant à la réouverture de la belle galerie de la rue Pasteur, en lançant un appel aux artistes dans la transparence (sans recourir au copinage) pour remettre de l'ordre dans la gestion et mettre la lumière sur les zones d'ombre de la mise en «réserve» des toiles ? En tout cas, c'est tout le mal qu'on souhaite à cette institution.