Les partis politiques composant la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) occupent, depuis une semaine, le terrain pour tenter de sensibiliser la population aux objectifs de l'opposition. Soufiane Djilali, leader de Jil Jadid et membre de la CNLTD, a pu animer plusieurs rencontres de proximité, et ce, en dépit des interférences de l'administration. «Les responsables locaux de Khemis Miliana nous ont empêchés d'animer une conférence dans une salle, mais nous avons contourné le problème. Nous avons occupé la rue et nous avons pu discuter avec la population qui était très réceptive à notre discours», explique Soufiane Djilali. Ce dernier n'envisage pas de baisser les bras. Il vient d'introduire, encore une fois, une demande d'autorisation auprès de la direction de l'OREF et de la wilaya d'Alger pour la tenue, le 18 octobre, d'une conférence-débat autour de l'économie algérienne à la salle Zinet de Riadh El Feth. Et d'autres rencontres similaires sont prévues à Annaba et Batna. «Pour l'heure, nous n'avons reçu aucune réponse de la part de l'administration, nous allons attendre et si les pouvoirs publics continuent à nous mettre des bâtons dans les roues, nous allons réagir et dénoncer ce parti pris de l'administration. Nous prendrons à témoin les citoyens», affirme le patron de Jil Jadid. Le pouvoir, de l'avis de Soufiane Djilali, ne ménagera aucun effort pour empêcher le contact entre l'opposition et les citoyens. Les membres de la CNLTD, qui se sont entendu durant leurs conclaves sur les positions politiques et la stratégie générale, ont décidé de passer à la deuxième phase qui est de livrer un message par différents canaux aux citoyens. «Il faut expliquer à la population la dangerosité de la situation actuelle avec son lot de corruption, de mal gouvernance, la vacance du pouvoir et le danger qui nous guette. Il est évident que ce discours ne plaît pas à nos dirigeants», note notre interlocuteur. Pour mieux embêter les pouvoirs publics, Jil Jadid compte organiser une journée de protestation intitulée «El Miknassa» (le balai). Pourquoi le balai ? Pour balayer, selon Soufiane Djilali, le système et les escrocs politiques. «Nous allons demander à la population de manifester dans la rue avec un balai. Il faut balayer ceux qui ont soutenu le 4e mandat et les escrocs politiques qui ont promis de transformer la ville de Mascara en Californie. Il y a eu fraude sur la marchandise et nous allons le scander avec un balai à la main», promet Soufiane Djilali.