Un des grands noms parmi ceux des militants nationalistes de la première heure pour la lutte contre le colonialisme français en Algérie, en l'occurrence Rabah Bouaziz, dit «Saïd», a été immortalisé ce samedi 11 octobre 2014, au cours d'un grandiose hommage organisé au Musée du moudjahid de M'douha à Tizi Ouzou, par le bureau de wilaya de l'ONM (Organisation nationale des moudjahidine) et l'association historique «Thagrawla (la révolution) 1954/62». Des centaines d'anciens maquisards, notamment de la wilaya III historique, de moudjahidate, d'enfants de chouhadas, de membres de l'association de wilaya de grands invalides de guerre et autres citoyens ont pris part à cette manifestation commémorant notamment le 4e anniversaire de la mort de ce vaillant patriote, un des chefs de l'OS (Organisation Spéciale), de la fédération de France du FLN et membre du CNRA (Conseil national révolutionnaire algérien), alors organisme supérieur du FLN. Avant le début des témoignages, des couronnes de fleurs ont été déposées devant le mémorial de chouhadas de M'douha. Les organisateurs, à leur tête Si Ouali Aït Ahmed, président de l'association «Thagrawla 54-62», ancien officier de l'ALN, a convié cette forte assistance, dont beaucoup sont venus de divers horizons de la région de Tizi Ouzou et hors de la wilaya, à visionner un film documentaire, réalisé par le musée de Tizi Ouzou et Thagrawla 1954-1962, projeté dans la salle pleine à craquer. Dans ce documentaire l'on voit notamment Bakhouche Abdelkader, présent à cet hommage, de son état ancien commandant de l'OS à la Fédération de France du FLN, parlant des instructions que le regretté moudjahid Rabah Bouaziz, partit en France sur ordre de Abane Ramdane, traçait à ses subordonnés. Le narrateur indique que pas moins de 384 actions de sabotage ont été opérées en France sous les ordres hiérarchiques de Omar Boudaoud et de Rabah Bouaziz. «Nous étions volontaires et nous nous considérions comme des soldats de la mort. Les opérations menées ont permis de bloquer 80.000 soldats en France. Le commandant Lakhdar Bouregaâ de la Wilaya IV historique m'avait dit une fois que «lorsque vous opérez quelque attentat à Paris, nous procédions aussitôt, sans inquiétude, au toilettage de nos linges dans les oueds… », note Abdelkader Bakhouche dans le même film, à travers lequel l'on voit aussi le regretté moudjahid parlant longuement de la fédération FLN de France. De nombreux moudjahidines, parmi eux des compagnons ou ceux qui ont eu l'honneur de connaître Rabah Bouaziz au lendemain de l'indépendance nationale, ainsi que des membres du bureau de l'UNFA (Union nationale des femmes algériennes) à Tizi Rached, des fils de chahids, le maire de cette commune, le directeur de wilaya des moudjahidine, etc., ont retracé le riche parcours de cet «infatigable gestionnaire qui ne lésinait jamais à faire face à ses responsabilités», notamment lorsqu'il était wali d'Alger. L'on a appris également que le regretté Rabah Bouaziz s'était aguerri davantage dans son patriotisme après son passage, presque adolerscent, en 1945, dans les rangs des SMA (Scout musulmans algériens) sous la responsabilité de Ali Laïmèche, depuis particulièrement les massacres par l'armée française de dizaines de milliers d'Algériens le 8 mai 1945 à Guelma, Sétif, Kherrata. Né le 13 avril 1928 à Tizi Rached, chef-lieu de daïra situé à 20 km à l'est de Tizi Ouzou, Rabah Bouaziz est décédé le 11 octobre 2009 et est enterré à El Alia, à Alger. Abordé au cours de cette rencontre, Ahmed Askri, ancien «chef de wilaya» dans la Fédération de France du FLN, nous dira tous ses «regrets de constater l'absence de membres de cette fédération, de rang national. Cette association manque d'activité de ce genre, elle est en stand-by, tout est bloqué. A l'échelle nationale, il n'y a que la wilaya de Tizi Ouzou qui active, et active très bien d'ailleurs avec M. Belharrat. Ici ils méritent tous les hommages. Le reste tout est en hibernation…», ajoute M. Askri.