Les derniers développements de la situation sécuritaire à Ghardaïa ont fait réagir le Rassemblement pour la culture et la démocratique (RCD) et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Le RCD s'inquiète ainsi des «informations» selon lesquelles les services de sécurité se sont retirés de la ville de Berriane au moment où les tensions sont à leur comble, suite aux affrontements qui ont eu lieu la veille entre les populations et les CNS dépêchés pour réprimer un rassemblement pacifique. «Cette attitude, si elle venait à se confirmer, est d'une gravité extrême», estime ce parti dans un communiqué transmis à notre rédaction. Le RCD déplore ainsi «la dégradation extrême de la situation sécuritaire dans cette wilaya» et considère que «tout refus d'assurer la protection des biens et des personnes est d'abord une violation flagrante de la Constitution et une non-assistance à personnes en danger». Il met en garde les pouvoirs publics sur «les conséquences imprévisibles d'une telle dérive». De son côté, le bureau national de la LADDH se dit interpellé par «ces événements rarissimes qui touchent des villes déjà ébranlées par les multiples affrontements dont elles ont été le siège». Pour la LADDH, «sans préjuger des revendications de ceux qui, parmi les forces de la Sûreté nationale, ont décidé de protester», ces événements soulèvent plusieurs questions. La première est relative à la gestion sécuritaire du pays, «seule politique pratiquée en l'absence de tout dialogue réel avec les habitants de cette région ou ceux des autres régions». La Ligue estime ainsi que cette politique «ne fait qu'envenimer la situation, aggraver les conflits et mener au chaos que le discours officiel utilise comme prétexte pour instrumentaliser les forces de sécurité et l'appareil de justice». La LADDH, qui dit avoir déjà attiré l'attention des autorités et de l'opinion publique sur les graves événements de Ghardaïa, demande «l'abandon de la gestion sécuritaire au profit d'une démarche démocratique, dans le but de construire des consensus en répondant aux attentes et besoins des Algériens». Elle soutient la revendication de policiers pour l'ouverture de l'activité syndicale pour les corps de la sûreté, comme c'est d'usage dans plusieurs pays. «Continuer à refuser cela exprime la volonté de persister dans l'utilisation de ces corps comme remparts contre la société et approfondir encore plus le déficit entre les autorités et la société ainsi qu'entre les différents corps de la société.»