Les �v�nements tragiques qui viennent de secouer la ville de Berriane dans la wilaya de Gharda�a mais aussi la th�se de tensions entre communaut�s mozabite et arabophone retenue et valid�e officiellement n�auront pas d�fil� sans susciter la r�action lucide du pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD). Hier, en effet, Sa�d Sadi a accr�dit�, devant la presse, une th�se distincte de la version officielle. �Non, l�origine du drame de Berriane ne vient pas des oppositions entre communaut�s. Les anciennes rancunes sont instrumentalis�es pour masquer un plan diabolique de r�glement de comptes politique�, a-t-il affirm�. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie conclut � ce plan diabolique de r�glement de comptes politique apr�s une appr�ciation lucide du d�roulement des �v�nements. Il note des d�tails, rapporte des faits troublants et s�interroge. Il r�unit suffisamment d��l�ments qui lui permettent d�attester que �l�affaire Berriane signe un basculement in�dit dans la gestion n�potique de l�Etat�. Mais aussi pour battre en br�che la th�se valid�e officiellement. �S�il est vrai que des troubles opposant les deux communaut�s ont exist� par le pass�, il reste � relever des actes qui distinguent les derniers �v�nements de ceux des d�cades pr�c�dentes. Jusque-l�, les affrontements n�ont jamais touch� des familles. Cette fois, tout est fait pour mener � l�irr�m�diable �, a relev� Sa�d Sadi, ajoutant que �s�il l�on peut admettre que le pouvoir local a pu �tre surpris une fois, il est difficile de comprendre comment des autorit�s averties d�une situation potentiellement dangereuse ait laiss� se reproduire de tels d�cha�nements de violence et, pire, retard� � chaque fois l�intervention des forces de s�curit� jusqu�� ce que le pire advienne�. A propos du comportement des autorit�s, le pr�sident du RCD a relat� que le wali de Gharda�a a refus� de recevoir le P/APC de Berraine qui, la veille de l��clatement des affrontements, est all� le voir pour lui demander d�agir avant que la situation ne d�g�n�re. �Je ne te re�ois pas tant que tu auras ta casquette sur ta t�te�, a fait savoir, selon Sadi, le wali au maire de Berriane, allusion faite � sa couleur politique (RCD). Beaucoup trop d�interrogations Les �v�nements de Berriane soul�vent trop d�interrogations. Des interrogations que le leader du RCD a tenu � partager avec la presse et, partant, l�opinion publique. �Comment peut-on affirmer d�un inculp� qu�il est coupable de meurtre et le condamner � cinq ans de prison ? Comment peut-on admettre qu�une personne cern�e par des dizaines de policiers pendant qu�elle commet des actes de violence ait �t� abattue alors qu�elle pouvait �tre arr�t�e ? Comment est-ce qu�une commission d�enqu�te initi�e par des militants du RCD et des citoyens neutres et cr�dibles a-t-elle abouti en trois semaines � identifier des auteurs et des facteurs en relation directe avec les crimes commis et que l�Etat avec sa logistique n�a-t-il ni �clair� la crise ni pr�venu son aggravation ?� Le pr�sident du RCD, en guise de r�ponse � ces questions, convoque les troublantes similitudes entre ce qui s�est pass� � Chlef et Berriane. Entre autres similitudes, Sa�d Sadi a relev� que dans l�une comme dans l�autre ville, les responsables locaux ont diff�r� l�intervention des services de s�curit� jusqu�� provoquer le maximum de d�g�ts. Des �trangers � la ville ont �t� introduits � Berriane Le pr�sident du RCD a affirm� que des �trangers ont �t� introduits � Berriane pour op�rer le saccage. �Il est �tabli que des �trangers � la ville ont �t� introduits et qu�ils ont agi cagoul�s en toute impunit�. Leur base de d�part et leurs relais locaux ont toujours �t� situ�s dans les anciens r�seaux terroristes�, a-t-il indiqu�, pr�cisant que �l�un des principaux acteurs, qui n�a jamais �t� entendu, n�est autre qu�un ancien gendarme r�voqu� par son corps d�origine dans les ann�es sanglantes et qui a �t� r�cup�r� par l�un des responsables locaux comme expert charg� de la s�curit�. Gestionnaire occulte de diverses affaires, il se r�pand en menaces et appels � la d�sob�issance contre les nouveaux �lus d�s qu�il a constat� leur volont� d�ouvrir nombre de dossiers o� il �tait impliqu�. Que cela pr�pare-t-il ? Pour le pr�sident du RCD, ces manipulations travaillent � cr�er un climat annexe qui justifierait des actions et mesures obliques. Ceci en raison de l�absence d�une strat�gie claire � l�approche d�une �ch�ance capitale, la pr�sidentielle, en somme. Sa�d Sadi est convaincu �galement que les majorit�s �lectorales r�alis�es par le parti hors du centre ont provoqu� un s�isme politique. �Mais, on n�imaginait pas que nos performances �lectorales allaient �branler � ce point les fondements du r�gime �, a-t-il soulign�. Selon Sa�d Sadi, ces machinations visent aussi � dissuader toute reconfiguration d�mocratique des institutions. Informant que son parti travaillera � la constitution d�une commission d�enqu�te parlementaire, Sa�d Sadi a d�nonc� le mutisme du pr�sident de la R�publique. �Dans d�autres pays, le chef de l�Etat intervient sur-le-champ dans des situations moins tragiques, des ministres d�missionnent pour moins que cela et des sanctions tombent avant que le pire n�arrive.� Le pr�sident du RCD a affirm� aussi que des centaines de familles qui ont abandonn� leurs domiciles et dorment en pleine nature sont livr�es � elles-m�mes. Aucune structure de l�Etat ne s�est manifest�e pour leur pr�ter assistance.