Cette carcasse grise sans âme, promet de gâcher le paysage composé de bâtiments fraichement rénovés. Un tabou presque. On révolutionne tout au centre-ville de Constantine, quitte à «travestir» le génotype de la cité, mais on ne regarde même pas du côté de ses deux plaies: la prison et l'immeuble inachevé de Blikaz. Or, pas moins de 343 immeubles sont concernés par une opération de relooking qui englobe la réfection des toitures, l'étanchéité des terrasses, le ravalement des façades ainsi que la réfection des cages d'escalier. Les travaux de réhabilitation de ce patrimoine immobilier de Constantine, entamé au mois d'août 2014, dans le cadre du programme d'accompagnement des projets inscrits dans le cadre de la manifestation de 2015 battent actuellement leur plein. Et si les immeubles de l'avenue Abane Ramdane et du boulevard Belouizdad sont en pleine rénovation, ce n'est malheureusement pas le cas d'un édifice inachevé, situé dans la jonction de ces deux artères qui se réunissent au niveau de la place de la Pyramide. Cet immeuble, dont la construction remonte au début des années 1980, est abandonné depuis. «C'est une verrue dans la ville», nous en dira une source proche de la wilaya de Constantine. «Il n'y a que les immeubles situés sur le parcours des délégations officielles qui vont être rénovés, cet immeuble n'est pas concerné, de plus son propriétaire est apparemment intouchable. Personne n'ose lui en parler», déplore notre source. Ainsi, il continuera à trôner, carcasse grise sans âme, à côtés des immeubles fraîchement rénovés de l'avenue Abane Ramdane et du Boulevard Belouizdad et restera planté là, équation à «n» inconnues, narguant les cortèges officiels qui sillonneront ces artères au mois d'avril 2015. «Nous ignorons jusqu'à son usage. Tantôt, il devait faire office d'habitations, ensuite on a laissé entendre qu'il allait être transformé en hôtel, puis en bureaux. Nul ne sait. Mais une chose est sûre en tout cas : plus il reste, plus il prendra de la valeur», soutient notre source, ne possédant visiblement pas beaucoup d'informations sur cet immeuble appartenant à Blikaz, un entrepreneur Constantinois. Un immeuble qui jouxte la prison du Coudiat et dont la partie haute donne directement sur la cour de ce pénitencier. D'où, avait-on avancé à un certain moment, des réserves émises par les services compétents. Mais comme l'on ne semble guère se soucier du bien-être de la collectivité, l'on tolère l'existence in vivo d'une prison, tout comme l'on ferme l'œil sur la présence d'un mastodonte inachevé en plein cœur de la ville. Pourtant un décret concernant les constructions inachevées existe et un nouveau délai, fixé au mois de septembre 2016, a été accordé par le gouvernement aux propriétaires. A une centaine de mètres du siège du cabinet du wali, un cas probant existe. Que fait le wali ?