Les ingénieurs d'Etat issus de l'Institut national de l'agriculture et des technologies agroalimentaires (INATAA) sont un peu plus recherchés sur le marché de l'emploi. Cette année, l'administration de l'INATAA a été sollicitée 24 fois par les services agricoles et du commerce pour l'authentification des diplômes et des relevés de notes. Rappelons, à ce sujet, que la loi en vigueur exige des institutions de l'enseignement supérieur de se porter garant quant à l'authenticité des diplômes et des relevés de notes de leurs diplômés. En d'autres termes, le diplômé de l'INATAA, après cinq années de formation, semble enfin avoir plus de chances de trouver un emploi correspondant à ses aspirations. Ce qui n'était pas vraiment accessible avant janvier 2012, car c'est à cette période que le ministère de tutelle – après plusieurs mouvements de protestation menés par la frange estudiantine concernée —a décidé de procéder à l'insertion professionnelle des diplômés de l'INATAA. Bien que les débouchés existants soient restreints, cette démarche permet au demandeur d'emploi d'être orienté vers le ministère du Commerce pour participer à un concours pour décrocher un poste d'inspecteur principal pour la lutte contre la fraude. Il pourra aussi devenir ingénieur d'Etat en agriculture ou bien dans l'industrie et la promotion de l'investissement. Il peut également intégrer la formation professionnelle en qualité d'enseignant ou devenir ingénieur d'Etat dans les laboratoires universitaires. Ceci dit, malgré ces efforts déployés pour répondre efficacement à la demande, l'écart entre le nombre des opportunités d'embauche offertes aux jeunes diplômés et le nombre réel des chômeurs demeure considérable. Pour preuve, les récents certificats d'authenticité demandés par les services agricoles concernent surtout des diplômés en stand-by depuis... 2003. On peut aisément imaginer la densité de la pile de diplômes entassés depuis une décennie ! Pour les étudiants encore en formation, trouver un emploi est une tâche vraiment ardue. Selon eux, c'est le secteur privé qui domine en matière d'embauche. «Plusieurs de nos anciens camarades se sont trouvés entre les mains des chefs d'usines qui parfois sont sans ni foi ni loi, ils les exploitent et leurs donnent des salaires dérisoires, c'est une honte», nous confie Rihan Gouffi, étudiante à l'INATAA en fin de cycle. Notons, par ailleurs, que l'INATAA forme essentiellement des diplômés pour le secteur de l'industrie. Dans ce sens, nous saurons par le biais du directeur de l'Institut, Abdelghani Boudjellal, que les usines installées à Constantine et ailleurs offrent de réels débouchés à ces jeunes étudiants. Ils nous précisera aussi que l'INATAA compte actuellement 1064 étudiants encadrés par 87 enseignants.