Le syndicat des travailleurs d'El Khabar se mobilise pour exiger que cesse «l'asphyxie». Au lendemain du pavé jeté dans la mare par El Khabar, qui accuse le ministre de la Communication, Hamid Grine, d'œuvrer à son étouffement financier, le Syndicat des journalistes et travailleurs d'El Khabar (SJTEK) a rendu public hier un communiqué, où il est exigé que «cesse définitivement cette politique d'asphyxie qui aura des résultats plus que néfastes sur notre journal mais aussi sur la démocratie et la liberté d'expression». «Les relations entre les pouvoirs publics et le quotidien El Khabar sont entrés dans une nouvelle ère de tension, après qu'un pas de plus ait été fait dans l'asphyxie des entreprises de presse indépendantes, et ce, en menaçant leurs partenaires publicitaires nationaux et internationaux», peut-on lire dans ce document. «L'absence de bonne volonté manifeste chez ces parties qui obéissent à des considérations et des ambitions personnelles, une vision étroite des choses dans le traitement médiatique et politique inquiètent tous les employés d'El Khabar, ainsi que tous nos confrères à l'échelle nationale, ce qui a des répercussions négatives non seulement sur notre journal, mais aussi et surtout sur les acquis arrachés à la suite des sacrifices pour que le pays reste debout», est-il affirmé. «Il est impossible d'empêcher les médias, qu'ils soient publics ou indépendants, d'exercer leur travail, et ce, en usant des menaces et des pressions, ou d'empêcher le lecteur d'avoir accès à une vision objective de ce qui ce passe dans notre pays, essence même de la mission de ces médias.Tout comme la poursuite des procédures judiciaires à l'encontre des journalistes, pratique interdite par la Constitution, est un abus de pouvoir et de répression aux mains des autorités», dénonce le syndicat. Le SJTEK estime d'ailleurs que cette campagne à l'encontre du quotidien El Khabar et de ses journalistes, qui utilisent les mots pour éclairer l'opinion publique, rendre compte des préoccupations des citoyens et contribuer, dans la mesure du possible, à mettre en évidence les lacunes et proposer des solutions, est une violation criante d'un principe constitutionnel qui représente le socle de la démocratie et d'un Etat de droit. «Tout comme la poursuite de cette campagne menée par Hamid Grine, ministre de la Communication, nécessite d'être attentif et responsable pour éviter les conséquences qui ne serviraient pas les luttes des journalistes et de la société algérienne qui aspirent à plus d'espaces de liberté et d'opinion. En notre qualité de socle de ce média, nous annonçons la mobilisation pour défendre la parole libre et affronter cette campagne et ceux qui en sont à l'origine, et ce, en alertant l'opinion publique jusqu'à cesse définitivement cette politique d'asphyxie qui aura des résultats plus que néfastes sur notre journal mais aussi sur la démocratie et la liberté d'expression», conclut le communiqué.