L'entreprise chargée de ce chantier a cessé toute activité laissant derrière elle une zone marécageuse. Les habitants de la cité 200/24 logements promotionnels Rym sont en colère. Prévus pour être réceptionnés en septembre dernier, les travaux d'amélioration urbaine sont à l'arrêt, accusant un retard considérable. Sur place, des eaux stagnantes et nauséabondes sont visibles tout autour des immeubles devenant par la force des choses marécageuses. A cela il faut ajouter des dépôts de terre et de matériaux de construction d'un chantier sans fin. Enclavée aux fins fonds de la Plaine Ouest, le quartier en question n'a, par ailleurs, jamais fait l'objet d'une quelconque visite d'aucun responsable, notamment le wali. Une virée sur les lieux permettrait à ce dernier de constater de visu le cadre de vie précaire de cette cité. «L'entreprise qui a été chargée de ce chantier a cessé toute activité laissant derrière elle une zone marécageuse. Les rongeurs sont également des résidents à part entière dans nos immeubles, et si nous tentons de faire état de nos problèmes dans des correspondances adressées aux services concernés, elles restent lettres mortes. Les eaux usées côtoient les fuites d'eau potable dans les rues, et il y a risque de maladies à transmission hydrique (MTH), sans parler de l'incivisme de quelques habitants, qui ne respectent pas les horaires d'enlèvement des ordures. Avec l'absence de l'éclairage public et la multiplication des moustiques, on a l'impression de vivre dans un bidonville et non dans une cité promotionnelle», affirment les habitants de cette cité. En effet, le paysage est lugubre. Il a troqué son gazon verdoyant contre la poussière et les eaux stagnantes, donnant l'impression d'une calamité naturelle. Mais dans ce cas, la faute est humaine. Contacté, le président de l'APC de Annaba s'explique : «C'est une entreprise privée qui est en charge de ces travaux. Elle a été retenue selon son offre et engagée pour assurer les travaux d'amélioration urbaine. Par la suite elle s'est avérée incompétente et sans moyens. Nous lui avons adressé une première mise en demeure suivie d'une deuxième, sans résultat. Une troisième mise en demeure lui sera adressée avant la résiliation du contrat. Initialement, ce projet était celui de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC). En voulant accélérer les choses nous l'avons pris en charge. L'incompétence de l'entreprise a sapé toute notre bonne volonté». Ainsi, entre les accusations des citoyens et les justifications des autorités locales, la cité est toujours dans un état lamentable. Heureusement que ses habitants sont en majorité des intellectuels qui, bénévolement, organisent périodiquement des campagnes de nettoyage de leur quartier.