Un projet d'implantation d'une unité d'extrusion de profilé d'aluminium dans la commune d'Amizour est au centre d'un bras de fer entre l'autorité communale et un investisseur privé. M. Aberkane, PDG d'Alexo, défend mordicus qu'il est victime de blocages et que les opposants portent la responsabilité de compromettre un investissement de 12 millions de dollars, pouvant garantir des dizaines d'emplois. L'APC, par la voix de Meziane Belkacem, affirme quant à elle veiller simplement au respect des lois de la République et préserver l'environnement dans la localité. L'investisseur, dans une lettre adressée au président de la République, affirme que « toutes les expertises et autres enquêtes créditent d'avis favorable le projet ». Un dossier soutenu par « les hautes autorités du pays », se prévaut l'investisseur, mais cela ne suffit pas à faire délivrer une autorisation d'exploitation. Le dernier clash en date remonte au 19 juillet, lorsque le premier responsable de la commune d'Amizour, fort d'une délibération où les onze élus de la municipalité ont unanimement rejeté l'implantation de l'unité, a pris la responsabilité d'arrêter d'autorité les travaux de raccordement en gaz de l'unité. « Notre démarche fait suite à des mises en demeure d‘interrompre les travaux adressées à l‘entreprise engagée par Sonelgaz. Devant le refus d'obtempérer, nous avons décidé de prendre nos responsabilités. Un arrêté a été signé le jour même et nous avons dû arracher une partie de la conduite mise en place pour déjouer un dessein de fait accompli », assure M. Belkacem lors d'une conférence de presse tenue lundi. « Sonelgaz n'a pas à raccorder des constructions illicites. Or Alexo n'a pas de permis de construire », argumente-t-il. Le P/APC soutient par ailleurs que le document sur lequel s'est basée la reprise des travaux, le 19 juillet, est flou. « Tout porte à croire qu'on a voulu jouer sur la confusion. Le document signé pour le wali par le secrétaire général de la wilaya et adressé au chef de centre Sonelgaz de Béjaïa parle de raccordement d'un projet. Aucune mention du nom de la société Alexo ! » Interrogations M. Belkacem dit avoir déposé une plainte contre la direction régionale de Sonelgaz à Béjaïa « pour avoir procédé à des travaux sans autorisation et pour être passée outre à la mise en demeure de l'APC » et une autre à l'encontre de l'entreprise de réalisation du raccordement. L'on apprend par ailleurs que le promoteur à, de son côté, poursuivi en justice la commune. Les propos du P/APC donnent lieu à des interrogations sur la nature de la transaction foncière qu'il y a eu entre le promoteur privé et Somacob, propriétaire du terrain. Le plan d'occupation des sols (POS), affirme encore l'édile, réserve le terrain concerné à l'habitat collectif. Concernant les atteintes potentielles à l'environnement, notre interlocuteur se base sur les contradictions « débusquées » dans le dossier fourni par l'investisseur pour conclure à l'existence de dangers de pollution. « L'étude d'impact confiée à un bureau d'études privé, dont la compétence reste d'ailleurs à vérifier, statue que I‘activité repose sur un procédé purement mécanique. Or un simple regard sur les indications du fournisseur du matériel. Stromwall en l'occurrence, renseigne qu'il y a bien autre chose. Mention est faite ainsi de bassin de concentration chimique de stockage de matières premières acides... Nous ne pouvons pas prendre de risques dans la mesure où les deux tiers de la population d'Amizour sont alimentés à partir d'une nappe phréatique et de forages situés à moins de 500 m des lieux. » Le promoteur quant à lui dit avoir levé toute équivoque sur le sujet, puisqu'une enquête commodo et incommodo, dont les délais ont pris fin le 4 juin dernier, a fourni les arguments de la poursuite de l'investissement. Une enquête biaisée, commente le P/APC qui invite les autorités compétentes à diligenter une enquête sur ce dossier.