La gestion des déchets est défaillante. En l'absence du recyclage, les déchets qu'ils soient ménagers, industriels ou hospitaliers sont enfouis ou pire incinérés. Ce qui est une catastrophe sanitaire et environnementale. Il est 9 h du matin, à Bab Dhaya, à la sortie est de la ville de Sidi Bel Abbès. On nettoie studieusement à l'eau javellisé les bennes-tasseuses ayant servi, au petit matin, à collecter les ordures ménagères des 19 secteurs urbains relavant de la commune. Dans le parc de l'APC, quelques agents s'emploient à réparer les engins restés en rade en raison de «pannes mécaniques», disent-ils. «Tous les jours, c'est la galère. Les gens ne respectent aucune règle et jettent leurs ordures à longueur de journée sans aucun respect pour nous», déplore Ahmed, affecté à l'équipe de ramassage à partir de 20h. «Nous effectuons, deux, trois, parfois quatre rotations et ça n'en finit pas. On dirait qu'ils le font exprès», fait-il remarquer. L'un des responsables du service de nettoiement de l'APC, qui s'est confié à El Watan sous le sceau de l'anonymat, dénonce la charge de travail imposée au personnel de la commune et l'incivisme des citoyens. Selon lui, la plupart des déchets ménagers de Sidi Bel Abbès sont dirigés vers le CET de Zerouala depuis 2009. Sauf les déchets solides qui, généralement, sont pris en charge par des équipes dites de «corvée». Recyclage? «On procède au tri des déchets uniquement au niveau du CET de Zerouala mais, en ce qui concerne le recyclage, cela m'étonne fort», répond-il. Le CET constitue, pour le moment, le respectable idoine de tous les déchets de la ville, sans être pour autant en mesure d'assurer le recyclage de tous les rebus considérés comme nuisible à l'environnement. «Le recyclage des déchets en plastique est complètement aux mains de réseaux informels». «Le CET récupère et procède au tri d'une infime partie des déchets plastiques», selon un membre d'une association écologiste. Pour maitriser le processus de collecte de déchets recyclables, il serait préférable, note-t-il, de décharger les services de l'APC de la mission de collecte des déchets et d'encourager des micro-entreprises à investir le segment de la récupération et du recyclage. «L'entrée en fonction de l'établissement publique Nadif.com, avant la fin 2014, est à même de changer la donne», explique-t-il. Le tri des déchets à la source est effectif depuis le 17 février dernier à Sidi Bel Abbès. Il s'agit d'une opération pilote de tri sélectif de papier initiée, en premier lieu, au niveau des sièges de la wilaya, de la daïra, de l'APC, des directions de l'environnement, du commerce et de la culture ainsi que des quartiers 200 logements et de celui dit «des oiseaux».