Le projet qui consistait à faire instaurer un système de «collecte sélective» des déchets ménagers aurait été momentanément abandonné. Le réseau de collecte actuel, mis à mal par la prolifération des décharges sauvages, nécessite une mise au point à plusieurs niveaux.Cela a été annoncé en mai 2008 par l'Agence nationale des déchets (AND), à l'occasion d'un séminaire tenu à Alger : «Le tri sélectif des déchets ménagers commencera fin 2008 à Staouéli et l'année prochaine (2009) dans les quatre autres villes pilotes», à savoir Djelfa, Annaba, Ghardaïa et Tlemcen. La mécanique du dispositif était la suivante : au lieu de tout jeter dans le même bac, le «tri sélectif» consisterait à séparer les déchets, pour un éventuel recyclage, en de nouveaux produits. Il était alors question de mettre un bac pour les ordures non recyclables (épluchures de légumes, restes de viandes, etc.) et un bac pour les déchets recyclables (papiers, cartons et plastiques) à la disposition des habitants de la commune pilote (Staouéli). Le projet a été monté d'un simple constat révélateur : Sur l'ensemble des rejets domestiques, les matières organiques représentent 65%, le plastique 11%, le papier et le carton 9,6%, le verre 1,3% et les métaux 1,2%. Il était attendu aussi que le Centre d'enfouissement technique (CET) de la même ville accueille les déchets non recyclables une fois triés dans un centre voisin. Une année après cette annonce, où en est-on avec ce projet ? Officiellement, la tutelle, le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme (Matet), n'en parle pas. L'AND qui pilote le projet au moment de l'annonce ne donne aucune information sur son site internet non actualisé depuis le 15 janvier 2007. Dans une récente interview, le wali, Mohamed Kébir Addou, n'en a pas parlé aussi. A la question de savoir quelle évaluation fera-t-il de l'état d'insalubrité de la première ville du pays, il s'est contenté de dire qu'il faut «mettre en œuvre en urgence, compte tenu des limites actuelles d'enfouissement, un programme d'investissement en matière de traitement et de valorisation des déchets urbains basé sur une véritable industrialisation». Tout porte à croire donc que le programme est gelé. Dans le programme initial de l'AND, il était d'abord question de renforcer «la collecte mécanique des déchets solides urbains» avant de passer à la deuxième étape, à savoir «la collecte sélective». A cet effet, l'établissement Net-Com dispose d'un important programme d'équipements. Il compte renforcer son parc roulant (camions bennes) et doper le réseau de collecte des déchets à travers le placement de nouveaux bacs. Ceci dans le double objectif d'améliorer la collecte et de lutter contre les décharges sauvages qui compliquent la tâche des éboueurs, portent atteinte à l'environnement et constituent une source de risques de maladies pour la santé publique. En parallèle, les services d'hygiène des APC se dotent eux aussi de camions bennes pour la collecte des ordures, sachant que Net-Com intervient uniquement dans 28 communes du centre-ville, sur les 57 APC que compte la wilaya. Aux dernières nouvelles, c'est l'APC de Chéraga qui a conclu un marché avec Hyundai Motors Algérie pour l'acquisition de quatre camions bennes tasseuses pour un montant total de 26 millions de dinars.