Depuis la chute en 2011 du régime El Gueddafi, les autorités de transition ont échoué à former une armée et à asseoir leur autorité sur nombre de milices qui font la loi dans le pays plongé dans le chaos. La difficulté à trouver une solution à la crise libyenne inquiète tous les pays de la région. Face à la poursuite des violences, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al arabi, a mis en garde contre la gravité de la situation dans ce pays. Il a affirmé sa disposition à rencontrer l'ensemble des parties libyennes concernées, dont des chefs de milices, pour rechercher une solution définitive à la crise actuelle. Le chef de l'organisation panarabe a, par la même occasion, appelé l'envoyé spécial de la Ligue arabe en Libye, Nacer Al Kodoua, à fournir davantage d'efforts arabes et internationaux pour faire cesser les hostilités dans ce pays. L'envoyé spécial avait souligné mardi «l'importance d'une solution politique à la crise libyenne» à l'heure actuelle. Les ministres des Affaires étrangères européens, réunis lundi au Luxembourg, ont souligné par ailleurs que le Parlement libyen est le «seul et légitime représentant de l'autorité» gouvernementale. Par la même occasion, ils ont appelé tous les belligérants à coopérer dans les discussions politiques et trouver une solution à la crise institutionnelle en Libye. Les chefs de la diplomatie ont également appelé, selon un communiqué de l'UE, à trouver une solution à la crise institutionnelle, tout en précisant que le pays ne «peut pas se permettre d'être divisé». «La Libye a besoin d'un gouvernement fort pour l'unité nationale», ont-ils mentionné. L'UE est convaincue qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit et que seule une solution politique peut fournir une voie à suivre et contribuer à la paix et à la stabilité en Libye. Appels à la désobéissance civile Sur le terrain, les combats entre les forces progouvernementales et les éléments de Fajr Libya ont redoublé d'intensité. L'armée libyenne a annoncé, hier, avoir pris le contrôle de toutes les entrées et sorties de la ville de Benghazi, au moment où le gouvernement intérimaire a donné des ordres aux forces opérant sous le commandement de l'état-major pour avancer vers Tripoli. Le gouvernement d'Abdallah Al Theni a appelé également les citoyens à la «désobéissance civile» jusqu'à ce que les forces gouvernementales parviennent à reprendre le contrôle de la capitale. Il a confirmé dans un communiqué «avoir donné l'ordre aux forces de l'armée d'avancer vers Tripoli pour la libérer des groupes armés». Face aux violences, le cabinet Al Theni et le Parlement ont, rappelle-t-on, dû fuir dans l'est du pays. L'armée libyenne a enregistré de grandes avancées sur l'ensemble des régions de combat dans la ville de Benghazi ainsi que dans l'ouest de la capitale libyenne, selon le porte-parole des forces armées libyennes, Ahmad Al Mesmari. Des armes lourdes et des roquettes ont été utilisées dans les combats autour de la ville de Kekla, située à quelque 120 km au sud-ouest de la capitale libyenne, vers laquelle les forces pro-gouvernementales tentent d'avancer. Le 11 octobre, les milices pro-gouvernementales de Zentan (170 km au sud-ouest de Tripoli) ont lancé leur offensive contre les milices rivales de Fajr Libya qui se sont emparées de la capitale libyenne fin août avant d'étendre leur emprise à l'ouest de Tripoli. Selon le maire de Kekla, Noureddine Meftah, «plus de 100 personnes ont été tuées et 300 blessées dans les combats depuis le 11 octobre». Fajr Libya avait chassé les Zentanis de Tripoli en août, à l'issue de plusieurs semaines de combats meurtriers. Fajr Libya a élargi ses opérations par la suite à l'ouest de la capitale, où des combats quasi-quotidiens l'opposent aux forces des Zentanis et leurs alliés, malgré l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu. Reconnu par la communauté internationale, le chef du gouvernement, Abdallah Al Theni, a affirmé que les forces des Zentanis ont été placées sous le commandement de l'armée et rejoints par d'autres unités loyales «pour libérer Tripoli».