Une première mondiale : ils seront 3000 participants et participantes à se réunir à partir de demain et pour quatre jours pour un congrès international féminin à Oran, à l'initiative de la fondation Djanatu Al Arif et l'ONG internationale AISA. L'idée-phare est de «promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, facteur essentiel de la paix», soulignent les initiateurs de ce sommet. Placé sous le slogan «Parole aux femmes, pour une société de paix», ce congrès sera centré sur la thématique féminine avec les interventions de nombreux chercheurs et chercheuses, militants et militantes européens, asiatiques, africains et américains qui agissent pour que «les hommes et femmes soient égaux et responsables dans leur rôle pour que l'humain en nous retrouve sa dignité, son équilibre et sa créativité». Des chercheurs, des universitaires et des personnalités venus d'Egypte, des Etats-Unis, du Japon, d'Indonésie, du Sénégal et d'Europe échangeront leurs analyses et émettront des propositions pour l'émancipation des femmes. Les congressistes ont choisi, pour cela, de centrer leurs débats sur les fondamentaux du combat pour l'égalité homme-femme. Très présente, la question de la femme dans l'islam prendra la part belle des conférences. Le congrès sera ponctué d'ateliers et d'une exposition qui traitera de la thématique de la lutte contre les stéréotypes de sexe. Le programme prévoit également des visites spirituelles à Mostagnem, Oran et Tlemcen. Les initiateurs avancent d'ores et déjà une première proposition : «Instituer une journée mondiale du vivre-ensemble.» L'idée est de rassembler les philosophes, tous les hommes de bonne volonté, les artistes pour promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour ces militantes et militants engagés, «le combat pour l'émancipation des femmes passe nécessairement par la déconstruction de toutes les fausses vérités accumulées au sujet de la femme pour lui permettre de se réapproprier son histoire, son droit et sa dignité». Le thème des stéréotypes filles-garçons sera largement abordé. «Pourtant, le désir de paix n'a jamais été aussi grand. Notre humanité doit réagir et s'orienter vers cette alternative qui s'offre à elle comme une opportunité : la société du mieux vivre-ensemble avec toutes les valeurs que véhicule ce concept», affirment les initiateurs. «Pour contribuer à relever ce défi, nous nous appuyons sur cet héritage de sagesse millénaire de la tradition du soufisme, cœur de l'islam, et notre implication constante depuis de nombreuses années dans le domaine de la paix, du vivre-ensemble, du dialogue interculturel et interreligieux», poursuivent-ils. «L'idée d'organiser ce congrès a été avancée lors du centenaire, en 2009, de la voie soufie alâwiya où il a été recommandé de promouvoir et encourager la réflexion à la création d'un mouvement féminin international, force vive qui porte l'islam de demain, puisant dans une spiritualité vivante et engagée», rappellent les organisateurs. «C'est sous l'éclairage de l'énergie féminine, porteuse de paix par essence, que nous organisons ce congrès qui ambitionne de mener la réflexion pour penser et construire les fondements d'une culture de paix. Avec un nouveau regard, nous pouvons engendrer collectivement une mutation profonde pour construire la société de demain», indiquent les initiateurs.Ces questions seront au cœur des débats de ce congrès, qui vise à relancer la discussion à un moment où le combat féminin est loin d'être gagné en Algérie. Un pays où les chances sont très inégales dans l'emploi et où le monde de l'entreprise est resté très masculin, comme le monde politique du reste. Il y a désormais urgence à agir dans une Algérie très masculine.