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«La Tunisie évolue désormais dans le bon sens»
Taïeb Baccouche. secrétaire général de Nidaa Tounes
Publié dans El Watan le 29 - 10 - 2014

-Quel sens donnez-vous aux résultats préliminaires de ces législatives donnant la victoire à votre parti et consacrant la défaite des islamistes d'Ennahdha ?
Moi, je ne vois pas ces résultats sous le prisme de la victoire des uns et la défaite des autres. Je ne pense même pas que le parti
Ennahdha ait été sanctionné par les résultats. Par contre, ses alliés qui se réclamaient de la laïcité ont été certainement sanctionnés par ce vote, et ce, pour avoir suivi aveuglément la politique du parti dominant pendant le gouvernement des partis de la troïka.
Ennahdha ayant quitté le gouvernement ces quatre derniers mois, a par contre réussi à remonter la pente. Si Nidaa Tounes est arrivé premier, c'est que le peuple tunisien, la majorité des citoyens, le considère comme étant le parti qui peut, soit seul soit avec des alliés qui partagent la même vision globale de la société, sauver le pays et respecter ses acquis. Parce que le pays est réellement en danger et sur tous les plans : sécuritaire et socioéconomique. Malheureusement, nous n'avons pas obtenu une majorité très confortable pour gouverner. De toute façon, Nidaa Tounes n'a pas l'intention de gouverner seul parce qu'il a besoin justement d'une majorité relativement confortable pour réaliser les objectifs et attentes du peuple tunisien.
-La victoire d'un parti laïque dans un contexte de post-révolution arabe n'est-elle pas à même de démystifier cette pseudo- fatalité islamiste ?
Tout à fait. Même si je ne considère pas qu'il y ait dualité entre laïques et islamistes. Ces derniers sont des partis politiques qui utilisent la religion pour gouverner. Ce sont donc des partis politiques, et nous sommes en présence de politiciens et non pas à des hommes de religion. Nous, nous sommes pour un régime républicain, civil et démocratique et nous ne voulons pas qu'il y ait un mélange des genres. Parce que ce mélange des genres fausse effectivement tous les paramètres et toutes les données.
-Pour expliquer les scores de ce scrutin, des observateurs ont avancé l'argument du «vote utile» ; est-ce vraiment le cas ?
Je pense que nous sommes effectivement dans cette perspective. C'est vrai que beaucoup de citoyens qui appartiennent à d'autres partis ont jugé qu'il valait mieux ne pas éparpiller les voix, comme ce fut le cas en 2011 où justement le même nombre de voix qui a permis à Ennahdha d'obtenir 89 sièges a donné zéro siège aux autres partis parce que les voix étaient éparpillées.
Cette même erreur a été reproduite une fois encore par beaucoup de listes. Dans certaines régions, il y avait plus de 80 listes alors que la moyenne disant était d'une cinquantaine ou soixantaine par gouvernorat. Les électeurs les ont bien évidemment sanctionnées en les ignorant et en essayant de regrouper les votes d'une manière plus utile.
-On évoque également le «vote refuge». Pensez-vous que la situation sécuritaire dans la région, la recrudescence des attentats terroristes a influé sur le vote des Tunisiens ?
Certainement qu'elle a influé. Cela veut dire que l'électeur tunisien a compris que si un parti, pas nécessairement seul, doit être plébiscité, il doit être celui qui a la capacité de prémunir la Tunisie des dangers du terrorisme et la compétence pour l'extraire du marasme économique.
-Pour l'heure, aucun parti ne dispose comme vous le dites d'une majorité confortable. Dans sa déclaration à Radio Shems FM aujourd'hui (hier, ndlr), le président du Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi a dit qu'il ne s'alliera «avec personne» et qu'il s'adaptera à la réalité. «Nous gouvernerons, je cite, avec les partis dont nous sommes les plus proches soit avec les démocrates». Exit donc une éventuelle alliance avec Ennahdha ?
Le sens à donner à cette déclaration est qu'il n'y a, pour l'heure, aucun parti tout désigné pour être l'allié de Nidaa Tounes. Mais, au fur et à mesure des négociations que nous entamerons avec tout le monde, les partis et la société civile, nous donnerons un visage au prochain gouvernement.
-Des cas de tentative de fraude avaient été relevés par les observateurs dans certains bureaux de vote. L'essentiel des critiques soulevées par ce scrutin a trait au rôle prétendument joué par les puissances de l'argent, ce que vous appelez Al Mal Essiassi. Dans quelle mesure celui-ci a-t-il été déterminant ?
Il est difficile d'apprécier le phénomène. Les cas soulevés, les plus flagrants, ont fait l'objet de requêtes qui sont aujourd'hui portés soit devant la justice, soit devant l'instance de surveillance des élections. Ce n'est donc pas à nous de juger.
-Le parti Ennahdha, et c'est une première dans les mœurs politiques dans la région, a reconnu sa défaite et félicité Nidaa Tounes pour sa victoire. Est-ce là véritablement un prélude à la consécration d'une nouvelle culture politique, l'amorce d'une acceptation d'une alternance pacifique au pouvoir ?
Oui. C'est un aspect positif. C'est de bon augure pour l'alternance et la construction démocratique dans notre pays. Nous espérons que cela devienne une tradition dans la pratique politique tunisienne.
-Nidaa Tounes passe pour un conglomérat d'anciens du régime Ben Ali recyclés. Votre parti incarnerait pour certains la contre-révolution en marche ; vous en dites quoi ?
C'est une imposture que de présenter ainsi Nidaa Tounes. C'est un parti ouvert à tous les Tunisiens qui ne traînent aucune casserole et qui n'ont pas de problèmes avec la justice. Nidaa Tounes respecte les droits civiques et politiques de chacun des Tunisiens. Nous avons des candidats qui ont été ministres sous Ben Ali. Ce sont des citoyens jouissant de tous leurs droits que ni les gouvernements de la troïka ni le gouvernement actuel n'ont pu ni ne peuvent en empêcher l'exercice dès lors qu'il ne se trouve aucune raison de le faire.
-Béji Caïd Essebsi est dans les starting-blocks pour la présidentielle du 23 novembre prochain. Ne craignez-vous pas de consacrer une situation d'hégémonie sur les institutions ?
Pas du tout. Même si, et ce sera probablement le cas, le président de la République est issu de Nidaa Tounes, ça ne sera pas du tout un retour à une situation antérieure. Cela ne peut plus se reproduire. Nous sommes bel et bien dans une nouvelle phase qui ne laisse aucune place au retour de l'ancien régime. C'est là une chose qui est aussi bien inacceptable qu'impossible.
-Pensez-vous que l'arrivée au pouvoir de Nidaa Tounes, parti laïque s'il en est, est à même de dégivrer les relations avec ses voisins, l'Algérie notamment, et vaincre le scepticisme ambiant depuis l'accession, en 2011, des islamistes d'Ennahdha aux commandes du pays ?
Certainement. Il y aura une réhabilitation des fondamentaux de la politique étrangère de la Tunisie, notamment avec les voisins du Grand Maghreb, et en particulier avec le voisin libyen, et aussi en direction de tous les pays de la région arabe et méditerranéenne.
-Votre nom est d'ores et déjà cité pour diriger le prochain gouvernement. Vous le confirmez ?
C'est prématuré de se prononcer sur ce sujet. Parce que le prochain chef du gouvernement, qui sera certes le candidat désigné par le parti majoritaire à l'Assemblée, doit être chargé par le prochain président de la République — qui sera installé dans presque trois mois — de constituer son gouvernement. Mais d'ici là, c'est au gouvernement actuel de gérer les affaires du pays.
-Diriez-vous que la Tunisie est désormais en orbite démocratique, qu'elle a enfin entrevu le bout du tunnel ?
C'est un pas important qui vient d'être franchi. Dans le sens positif. Dans le bon sens. Il reste cependant beaucoup de choses à accomplir : une présidentielle à réussir ; un gouvernement à former et qui doit être capable de gouverner le pays avec la compétence et l'intégrité de ses membres. Je dirais donc qu'un pas est franchi et que d'autres devront l'être dans le futur.
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