à une semaine du scrutin législatif du 26 octobre en Tunisie, les forces antiterroristes poursuivent, inlassablement, la traque des terroristes dans les diverses régions du pays. Du nord au sud, cette traque a abouti, ces derniers jours, au démantèlement de plusieurs cellules et à l'arrestation d'un bon nombre de présumés terroristes. A Bizerte (nord), sept individus ont été appréhendés. Ils étaient poursuivis par les forces de sécurité qui les soupçonnaient de vols dans 16 maisons appartenant à des agents de police. La vente des biens volés devaient servir au financement de cellules terroristes, selon le ministère de l'intérieur. A Tunis, une cellule composée de trois individus a été démantelée. Elle était spécialisée dans le recrutement de jeunes à enrôler dans les rangs des groupes terroristes. A Gabès (sud), un des terroristes les plus dangereux, selon le ministère de l'Intérieur, répondant au nom de Ala Eddine Tahri, a été arrêté et la cellule qu'il dirigeait démantelée. Les forces de sécurité ont mis la main sur deux kalachnikovs, un pistolet et des munitions. Toujours dans le sud, à Benguerdène, ville la plus proche de la frontière tuniso-libyenne, quatre individus ont été appréhendés dans deux véhicules automobiles. L'un de ces individus transportait 2 kg d'or et une grande somme d'argent constituée de billets en euros, dollars et dinars tunisiens. Au plan politique, le président de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, semble avoir coupé, définitivement, le fil qui pourrait servir de lien avec le parti islamiste. Comme par enchantement, Caïd Essebsi a déclaré que les islamistes ne sont pas démocrates et sont rejetés par la société. De ce fait, aucune alliance n'est envisageable entre Nidaa Tounes et Ennahdha qui sont, selon, Caïd Essebsi, deux parallèles qui ne se rencontrent jamais. Pourtant, il estimait, il n'y a pas longtemps, possible une alliance avec les islamistes. Pourquoi ce revirement ? Selon les observateurs, le leader de Nidaa Tounes a pris tout son temps pour analyser la politique de son rival islamiste avant de conclure, enfin, à l'impossibilité de s'allier avec ceux qui étaient à l'origine de la création de son parti pour assurer un certain équilibre dans le paysage politique tunisien. Cependant, les récentes déclarations de Béji Caïd Essebsi étonnent plus d'un. Elles sont faites au moment où le gourou du parti islamiste a changé de discours pour devenir plus conciliant et prôner un islam tolérant rompant, ainsi, avec le salafisme et le wahhabisme. Toutefois, Caïd Essebsi exclut l'amalgame en reconnaissant aux islamistes le droit d'exister affirmant qu'ils constituent une composante incontournable de la société tunisienne. On peut coexister sans alliance possible, a-t-il martelé. Le matraquage de Nidaa Tounes ne s'arrête pas là. Le secrétaire général de ce parti, Taieb Baccouche n'a pas ménagé, à son tour, le parti islamiste qu'il a accusé d'être derrière la multiplication du nombre des candidats à la présidentielle dans le but inavoué, selon lui, d'éparpiller les voix au détriment de Nida Tounes et de son candidat. Cela s'explique, a-t-il dit, par le silence observé par nombre de candidats auxquels le parti islamiste a promis son soutien dans la course vers le palais de Carthage.