Si les résultats définitifs des élections législatives en Tunisie ne seront connus que jeudi, ce scrutin accorde déjà la victoire du principal parti séculier Nida Tounes. A la fermeture des bureaux de vote, le chef islamiste, Rached Ghanouchi, s'est empressé de féliciter son adversaire par téléphone, le président de Nida Tounes, Béji Caïd Essebsi. Les islamistes d'Ennahda au pouvoir depuis octobre 2011 reconnaissent leur défaite et occupent la seconde position dans ces législatives, derrière Nida Tounes. Vainqueurs des premières législatives organisées en Tunisie au mois d'octobre 2001, les islamistes d'Ennahda semblent en perte de vitesse et permettent à l'alliance laïque Nida Tounes de se placer en tant que première force politique du pays, son président Béji Caïd Essebsi a confirmé l'avance de son parti sur Ennahda: "C'est établi nous sommes les vainqueurs, mais il faut attendre les résultats définitifs". Ces législatives qui sont le prélude à l'élection présidentielle prévue au mois de novembre, fait dire à M. Béji Caïd Essebsi en ce qui concerne le futur gouvernement qu'il faut attendre la seconde phase, celle des résultats finaux de ce scrutin pour savoir dans "quelle direction nous allons opérer", soulignant, dans une interview à France 24, que même si son alliance remporterait la majorité absolue, Nida Tounes ne gouvernerait pas seul: "Nous rechercherons un consensus avec d'autres sensibilités politiques selon l'intérêt de la Tunisie et selon même l'intérêt de Nida Tounes, qui ne gouvernera pas seul dans cette période encore transitoire et encore difficile". Ainsi, au regard de ces premiers résultats en faveur des laïcs tunisiens, Ennahda avec 2 % de voix récoltées dans ces législatives, à peu de chance de revenir au pouvoir et même de perdre encore l'élection présidentielle de novembre prochain. Béji Caïd Essebsi qui a été Premier ministre (Février-Décembre 2011) après la chute du président Ben Ali, a toutes les chances d'être le futur président de la Tunisie. Lui-même se dit prêt à gouverner le pays pour une période de deux à trois ans, estimant que la phase à venir serait très difficile et que son parti a pensé qu'il est lui-même encore utile à servir la Tunisie pour justement "mettre au point le programme que nous avons déjà préparé et qui a besoin de toutes les compétences de notre parti pour le mettre en action", a-t-il précisé dans ses premières déclarations aux médias. Le défi majeur pour la Tunisie et le prochain gouvernement, c'est les problèmes sécuritaires qui sont le résultat d'une situation sociale très difficile dans ce pays avec un chômage très élevé (plus de 750 000 chômeurs pour une population active de 4 millions de personnes).