Un livre qui raconte les succès et les déboires du rap algérien, Lettre du 1er novembre 2014 (des idées qui ne meurent pas) est disponible au Salon international du livre d'Alger (SILA) qui se tient jusqu'au 8 novembre. Il est le premier rappeur à éditer un livre, Karim ElGang, de son vrai nom, Abdelkarim Medouri, 30 ans, rappeur algérien originaire de Souk Ahras, sort son premier livre, le premier dans l'histoire du rap, intitulé : Lettre du 1er novembre 2014 (des idées qui ne meurent pas), aux éditions Baghdadi. Convaincu des idéaux défendus pendant la Guerre de la Révolution contenus dans l'appel du 1er novembre 1954, Karim se veut un trait d'union entre ces principes révolutionnaires qui ont conduit à la libération du pays, la musique engagée représentée par le rap algérien et la jeunesse algérienne. «C'est à base d'idées et de principes défendus par les vrais révolutionnaires que nous pouvons, aujourd'hui, réussir notre révolution intellectuelle en 2014», explique le rappeur. Une première dans son genre, Karim nous explique les raisons qui l'ont poussé à écrire. «C'était un rêve d'enfance, datant de l'époque du défunt rappeur Samil Hood Killer (mort causée par l'effondrement de sa maison de fortune avec sa femme et sa fille. Seule sa fille est sortie indemne, ndlr). Dans ce livre, avec l'aide de l'écrivain algérien Saâd Kouicem, je lance un message d'espoir à la jeunesse algérienne pour lui demander d'avancer dans la vie comme l'ont fait les révolutionnaires qui se sont battus pour notre liberté. Eux, ils y ont cru jusqu'au bout. Nous manquons de références, pourtant, c'est Larbi Ben M'hidi et ses frères de combat qui ont tracé notre devenir en versant du sang et en perdant des vies. Prenons exemple sur nos aïeux et battons-nous d'une manière intelligente pour nos droits à la vie digne et pour l'Algérie que nous portons tous dans nos cœurs», lance-t-il. Pour lui, le monde d'aujourd'hui fonctionne grâce aux idées et pour les acquérir, il faut lire et se cultiver. «Je veux inciter la jeunesse, notamment celle qui écoute le rap, à lire. La lecture éduque les générations. Me concernant, je l'ai compris et je veux faire parvenir ce message à la jeunesse algérienne», espère Karim. Pour expliquer ses idées, Karim a choisi 22 sujets, un nombre qui nous rappelle celui du groupe des 22. Il appelle à la communication entre les parents et leur progéniture et incite les jeunes à s'adapter objectivement aux nouvelles technologies et profiter des moments de joie que procure la vie au lieu d'opter pour le suicide. Karim lance un message de détresse contre la drogue et la violence et appelle la jeunesse à lutter en Algérie comme l'ont fait, jadis, les révolutionnaires au lieu de choisir l'exil. Le dernier chapitre n'est en réalité qu'un résumé de son prochain film consacré à l'histoire du rap algérien. Un film dont le tournage commencera en 2015, nous informe le rappeur. Le lecteur de Ahlam Mosteghanemi, de Amine Maalouf et de Nicolas Machiavel est à son premier essai. Le livre coûte 250 da. Il est accompagné d'un CD original d'un de ses clips.