5 juillet et 1er novembre. Ce sont visiblement seulement ces deux dates historiques qui obligent désormais le président, Abdelaziz Bouteflika, à effectuer des déplacements. Forcé par la maladie et les séquelles de l'accident vasculaire cérébral (AVC), dont il a été victime en avril 2013, à réduire au strict minimum ses activités, le chef de l'Etat n'apparaît que très rarement. En effet, depuis le début de son quatrième mandat composté le 17 avril dernier, il n'a fait que deux déplacements pour aller au même endroit : le carré des Martyrs du cimetière El Alia à Alger pour se recueillir à la mémoire des martyrs de la Guerre de Libération nationale. Le premier déplacement a eu lieu à l'occasion de la fête de l'indépendance coïncidant avec le 5 juillet de chaque année. Le second a eu lieu, hier, à l'occasion du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. Faits rares chez le président Bouteflika qui avait pour habitude de multiplier les sorties et les discours en ce genre d'occasions. C'était lorsqu'il était encore en bonne santé. Les temps ont changé. Et l'opinion est actuellement habituée à ne voir le Président que rarement et furtivement à la télévision, comme c'était le cas hier. Accompagné d'une délégation officielle, composée notamment des présidents des deux Chambres du Parlement, du président du Conseil constitutionnel, du vice-ministre de la Défense nationale et des membres du gouvernement, Abdelaziz Bouteflika, en costume trois pièces, est arrivé en fauteuil roulant au cimetière où il a déposé une gerbe de fleurs. Ensuite, comme lors du 5 juillet dernier, le Président s'est saisi du drapeau national pour l'embrasser avant de saluer les principaux responsables présents sur place. La révision de la Constitution occultée Outre cette cérémonie, le premier magistrat du pays s'est contenté, cette fois-ci, d'envoyer, la veille, un message pour rappeler les circonstances du déclenchement de la glorieuse guerre contre le colonialisme. «Une poignée d'hommes ont décidé de changer le cours de l'histoire, après que les mouvements politiques, toutes tendances confondues, eurent épuisé tous les moyens de lutte», a-t-il écrit, en dénonçant un colonialisme «qui a manié le sceptre de fer d'un despotisme sauvage, sans précédent, confisquant à ce peuple toute dignité et tout repère spirituel et matériel, pour se convaincre de sa mainmise définitive sur l'Algérie et sur ses richesses». Habitué de rappeler, lors des rendez-vous importants, ses projets politiques, Abdelaziz Bouteflika n'a pas évoqué, cette fois-ci, son principal chantier : la révision de la Constitution. Il n'y a eu, dans le message, aucune référence à ce projet qui a fait l'objet de plusieurs consultations avec des acteurs politiques. Abdelaziz Bouteflika appelle, cependant, à s'inspirer des enseignements de la Guerre de Libération pour construire l'avenir. «Il n'est d'autre enseignement plus édifiant dont nous pourrions nous inspirer pour pouvoir nous tourner vers l'avenir, un avenir prospère où le développement connaîtra son plein essor et où les réalisations et acquis seront préservés», estime-t-il. Et d'ajouter : «Cet objectif sera atteint par la consécration du sens du sacrifice pour une Algérie sûre, unie, souveraine et forte, notamment dans ce contexte marqué par un bouleversement des valeurs et dans lequel la discorde a frappé bien des nations et des peuples en proie, aujourd'hui, à la division et au déchirement.»