À la faveur de la célébration du 1er novembre 1954, le centre universitaire de Aïn Témouchent (CUAT) a été baptisé du nom de Ahmed Bouchaïb. Né le 13 juillet 1918 à Aïn Témouchent, il est décédé des suites d'une longue maladie le 22 janvier 2012 à l'âge de 94 ans. Il est surtout connu pour avoir été membre des 22 historiques qui, en juin 1954, avaient décidé du CRUA, un comité qui préfigurait le FLN dans la perspective du déclenchement de la lutte d'indépendance. Il a été également député de l'Oranie à l'assemblée constituante en 1963 et membre du comité central du FLN, parti unique. Il est tombé en disgrâce après le coup d'Etat ayant déposé Ben Bella. Belhadj de son vrai patronyme, fils de Belhadj Saïd né à Mazagan (Maroc), résidant l'ex-avenue Jean Jaurès à Témouchent, a été facteur intérimaire après l'obtention de son certificat d'études primaires. Mobilisé durant la 2ème guerre mondiale, il mit son savoir militaire au service de l'organisation spéciale que le PPA-MTLD avait instituée. Il fut un des instructeurs de l'OS. Ahmed Bouchaïb est également connu pour avoir été le chef du commando qui effectua le retentissant hold-up de la poste d'Oran le 6 avril 1949, une opération dont les fonds devaient servir au financement de la lutte de libération nationale. Ce qui est par contre moins connu, c'est que depuis 1947, il avait été adjoint maire à Témouchent sur une liste MTLD. Les 18 élus de ce parti, sur les 44 constituant le conseil municipal, avaient négocié le monopole sur la question des affaires indigènes. De la sorte, c'est le parti qui «distribue aux Algériens des terrains à bâtir, met des lampadaires dans les quartiers à majorité musulmane, trace des routes, aide par des subventions les scouts et les sociétés sportives musulmanes». De la sorte également, le quartier Guerraba dont le nom avait été changé par celui de «village musulman» allait enfin commencer à obtenir une part dans la répartition des richesses de la commune. Et quand, le 6 mai 1950, le secrétaire général de la mairie reçoit des mains d'un gendarme la notification d'un mandat d'arrêt concernant Belhadj Bouchaïb ben Saïd, ce dernier était déjà entré en clandestinité. Le document judiciaire avait été émis par le juge d'instruction d'Oran Centre contre celui dont il précise l'identité en indiquant sa qualité de capitaine de l'équipe de football de l'Union sportive musulmane témouchentoise (USMT). Il était recherché parce qu'il était inculpé pour avoir dans la nuit du 1er au 2 mars 1950 à Oran «à l'aide de violence et en faisant usage d'arme, frauduleusement soustrait une voiture automobile» au préjudice de son propriétaire. Le mandat indique que Bouchaïb avait fait déjà l'objet d'un précédent mandat d'arrêt en date du 16 juillet 1949 suite au cambriolage de la poste. Belhadj s'était mis à l'abri dans l'Algérois. Dans la nuit du 1er novembre, il était avec Rabah Bitat dans l'attaque de la caserne de Blida. Arrêté en 1955 dans la Mitidja au cours d'un accrochage où Souidani Boudjemaa perdit la vie les armes à la main. En prison à Blida puis Serkaji jusqu'à l'indépendance, Bouchaïb ne se résigna pas en travaillant à la mobilisation des prisonniers, ce qui se traduisit en particulier en 1958 par une grève de la faim.