Démarche de compromission et de soumission pour des intérêts inavoués» et «reconstruction d'un consensus interne au pouvoir». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tacle violemment son frère ennemi, le Front des forces socialistes (FFS), dont l'initiative pour «la reconstruction d'un consensus national» peine à se frayer un chemin dans le camp de l'opposition. En effet, le président du RCD, Mohcine Belabbas, vient de donner officiellement sa réponse aux responsables du FFS, qui ont pris attache avec lui pour une éventuelle rencontre autour de cette nouvelle initiative ; il signifie implicitement une fin de non-recevoir à cette démarche. La partie pour construire l'alternative n'est pas encore gagnée. Si la politique est l'art du compromis entre adversaires, il doit se construire autour d'offres politiques lisibles et assumées et non pas, comme se complaisent certains, dans une démarche de compromission, de soumission pour des intérêts immédiats et inavoués», lance-t-il dans une allocution prononcée à l'ouverture, hier à Alger, de la 8e session du conseil national du parti. Sans citer le FFS, Mohcine Belabbas estime que cette nouvelle démarche a pour but de casser l'élan de la CNLTD et son engagement pour imposer une transition démocratique. «Les personnalités politiques et les acteurs de la société civile, qui s'élèvent contre la tentative de sabordage de l'initiative de la CNLTD par le biais de nouvelles consultations politiques en vue de gagner du temps pour reconstruire un consensus interne au pouvoir, marquent une nouvelle étape. L'échec de cette grossière sous-traitance signe le décalage et le manque de lucidité de ses acteurs», soutient-il. Le leader du RCD rappelle, dans la foulée, la «clarté de la proposition de la CNLTD» en l'opposant à «l'inintelligibilité» de celle du FFS. «Le système est confronté à une crise structurelle» «L'offre politique de l'opposition est claire ; elle nécessite la construction commune d'un rapport de force qui consacre le rôle et le poids de chacun, loin des deals secrets et de la revendication de la vieillesse comme source de légitimité», assène-t-il. Selon lui, le RCD s'est engagé «dans une initiative singulière dans le cadre d'une large convergence de l'opposition pour recréer les conditions de l'exercice politique et hâter l'avènement d'un système démocratique». «Les succès enregistrés par les actions organisées sont les signes d'une prise de conscience collective sur l'urgence de la construction d'un rapport de force en faveur de l'alternative démocratique et sociale tant attendue. La plateforme rendue publique trace les fondements de l'Etat que nous voulons édifier et les outils pour y parvenir», ajoute-t-il, en estimant que l'initiative de la CNLTD a fait échouer le lifting constitutionnel annoncé par le chef de l'Etat. «Elle rassure aussi les citoyens sur l'organisation d'un changement réel, pacifique et graduel, en vue de la sauvegarde de l'Algérie en tant qu'Etat et nation», insiste-t-il. Revenant sur la situation politique et économique du pays, M. Belabbas donne la lecture faite par le RCD des derniers événements. Dans ce sens, il estime que «le système est confronté à une crise structurelle. Cette crise est politique, économique et sociale, sans parler de la culture et de la diplomatie». Selon lui, la protestation des policiers à Ghardaïa puis à Alger «marque l'absence d'arbitrage au niveau des plus hautes sphères de l'Etat. Cette fronde, qui n'a pas encore révélé ses tenants et ses aboutissants, renseigne sur la guerre de positions que continuent de se livrer le ministère de l'Intérieur et la Direction générale de la Sûreté nationale». Poursuivant son réquisitoire sur la faiblesse constatée «d'un pouvoir par la fraude électorale», M. Belabbas s'attarde sur la vacance des «trois pouvoirs, notamment l'Exécutif».