Le trafic ferroviaire a été paralysé, hier, par un arrêt de travail des chauffeurs mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Cette situation a été constatée aux gares Agha et de Hussein Dey. Une grève surprise qui a perturbé le déplacement des habitués du rail qui ont dû se rabattre sur d'autres moyens de locomotion (bus et taxi clandestin) pour rejoindre leur lieu de travail.A l'entrée de la gare Agha, une table bloquait l'accès aux guichets et aux quais et des agents informaient les voyageurs que le trafic est à l'arrêt sans donner la moindre indication sur la reprise normale ou partielle du trafic. Ils restent évasifs : «Peut-être ce soir, peut-être demain, cela dépend des négociations avec la direction générale…» Décidément, l'entreprise n'arrive pas à sortir du malaise. La grève serait, selon certaines sources, un moyen de dénoncer une signalisation défectueuse en cause dans le déraillement d'un train survenu le 5 novembre dernier. Pour ces employés mécontents, la responsabilité de cet accident ne doit pas incomber au chauffeur seul, un défaut de signalisation est également à l'origine du drame. Yacine Bendjaballah, le directeur général de la SNTF, tout en refusant toute incrimination du conducteur, a souligné, à la Chaîne III, que le train roulait à «108 km/h sur une voie déviée au moment de son aiguillage, contre les 30 km/h qu'il devait observer dans cette partie de son itinéraire». Il a indiqué aussi que des travaux de maintenance sont menés régulièrement et que leur conformité est vérifiée continuellement, particulièrement à proximité de la gare de Hussein Dey où sont installés plusieurs aiguillages. Des discussions ont été entamées entre des représentants du syndicat et la direction générale. Malgré les efforts de redressement, l'entreprise est plongée dans des crises récurrentes. La priorité du programme d'investissement a été pourtant donnée à la modernisation des infrastructures et des installations du réseau existant. Elle n'a jamais pu s'adapter à son nouveau rôle dans le cadre de l'économie de marché ni rétablir sur des bases durables l'équilibre financier du secteur, alors que le train se trouve en concurrence avec les autres modes de transport, principalement le transport routier (autoroute Est-Ouest). Le manque d'agressivité commerciale de la SNTF (les structures commerciales restent embryonnaires au niveau central et régional) lui fait perdre des parts de marché importantes, ce qui lèse ses performances financières. En mars dernier, les cheminots avaient observé un débrayage de plusieurs jours à l'appui de revendications salariales ; ils réclamaient le paiement immédiat d'un rappel de 36 mois de salaire. En 2011, ils avaient également déclenché une grève de plusieurs jours pour réclamer une hausse des salaires avec effet rétroactif. Par ailleurs, on a appris que les travailleurs du service exploitation des trains vont aussi débrayer à partir d'aujourd'hui pour non-virement de la paie d'octobre.