Le trafic ferroviaire dans la banlieue d'Alger a été paralysé hier à la suite d'un arrêt de travail des chauffeurs-mécaniciens de la société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Le directeur général de la SNTF a indiqué que ce mouvement de grève entamé précipitamment sans aucun préavis demeure illégal. Tous les trains en partance à partir de la gare centrale d'Alger et de l'Agha sont à l'arrêt. Les voyageurs qui voulaient prendre le train à la gare de l'Agha sont informés en dehors de l'enceinte de cette gare, fermée, pour leur signifier qu'«il n'y a pas de trains! Le trafic ferroviaire est interrompu depuis la matinée». «Des discussions sont en cours entre des représentants du syndicat et la direction générale», a-t-on appris auprès des agents du service de sécurité déployés à l'extérieur de la gare de l'Agha pour informer les voyageurs, dont beaucoup sont venus avec leurs enfants et leurs bagages, de l'arrêt du trafic ferroviaire. Même scénario aux gares d'Aïn Naâdja et Gué de Constantine, dont les portes d'entrée étaient fermées. A la gare d'Aïn Naâdja, les voyageurs et les abonnés ont dû recourir aux bus pour rallier leur travail dans le centre d'Alger, alors qu'à Gué de Constantine, les «taxis clandestins» ont pallié à l'absence de trains. Selon des agents de la sécurité de la SNTF à la gare de l'Agha, des représentants du syndicat de l'entreprise seraient en discussions avec la direction générale. Les raisons de ce débrayage restent pour le moment inconnues. Au mois de mars dernier, les «cheminots» avaient observé un débrayage de plusieurs jours à l'appui de revendications salariales. Ils réclamaient le paiement immédiat d'un rappel de 36 mois de salaires. En 2011, ils avaient également déclenché une grève de plusieurs jours pour réclamer une hausse des salaires avec effet rétroactif. Le directeur général de la SNTF, a déclaré que la grève est illégale, indiquant que des négociations ont été entamées avec les chauffeurs-mécaniciens. M. Yacine Bendjeballah a ajouté que les grévistes n'ont pas déposé un préavis de grève, conformément aux textes et lois en vigueur, régissant les mouvements d'arrêt de travail. Le débrayage des chauffeurs-mécaniciens intervient une semaine, jour pour jour, après le déraillement du train Alger-Thénia mercredi dernier à 8h10, qui a fait un mort, une femme de 55 ans, et plus de 90 blessés, dont le chauffeur du train. Les premières constatations de la commission d'enquête mise en place par le ministère des transports pointe du doigt «une vitesse supérieure» à la normale au moment où le train devait effectuer un aiguillage pour laisser passer le rapide Alger-Oran.