Les conventions porteront essentiellement sur l'énergie, l'industrie, l'entrepreneuriat, la culture, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle. L'Algérie et l'Egypte s'apprêtent à acter, dès aujourd'hui, leur nouveau rapprochement. S'étant embrouillés, depuis 2009 suite aux incidents ayant suivi l'agression au Caire des joueurs de l'équipe nationale de football, les deux pays affichent désormais une volonté commune de tourner la page et de donner un nouvel élan à leurs relations bilatérales. Le ton a changé et les objectifs aussi. L'épisode Moubarak fait partie, semble-t-il, du passé. C'est du moins ce que l'on peut déduire des déclarations du nouveau maître de l'Egypte, Abdelfattah Al Sissi, et du président Bouteflika à l'occasion de la visite effectuée, le 25 juin dernier à Alger, par le chef d'Etat égyptien. «L'Algérie et l'Egypte ont exprimé, à maintes reprises, leur volonté de renforcer et d'approfondir les liens de coopération dans les domaines d'intérêt commun en vue de traduire la volonté politique des dirigeants des deux pays», avait-on annoncé à la fin de cette visite. Alger et Le Caire devront joindre les actes à la parole à l'occasion de la 7e session de la haute commission mixte algéro-égyptienne, dont les travaux se tiendront aujourd'hui et demain dans la capitale égyptienne, en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui sera accompagné d'une forte délégation ministérielle. «A cette occasion, les responsables des deux gouvernements procéderont à l'évaluation des relations de coopération ainsi qu'à l'examen des voies et moyens devant permettre leur développement et leur consolidation. Les travaux de cette commission seront couronnés par la signature d'une série d'accords et de programmes destinés à renforcer le partenariat et les échanges dans plusieurs domaines», affirme le Premier ministère dans un communiqué, diffusé hier par l'APS. Cette session, précise la même source, sera consacrée à la signature de conventions de coopération, après leur adoption par le comité de suivi au niveau ministériel, présidé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Ramtane Lamamra et Sameh Chokri, outre la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Nadjla Al Ahwani. Ces conventions porteront sur les domaines qui constituent le socle de la coopération bilatérale, notamment l'énergie, l'industrie, l'entrepreneuriat, la culture, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle. S'entendre sur la question libyenne Le déplacement de Abdelmalek Sellal et de Ramtane Lamamra sera, également, une occasion de s'entretenir sur des questions régionales avec les responsables égyptiens, notamment les conflits en Libye, en Syrie et en Irak. Les autorités des deux pays devront examiner, particulièrement, les solutions à la crise libyenne qui constitue une menace sérieuse pour eux. L'Algérie, qui s'est engagée à organiser le dialogue entre les frères ennemis de Libye, devra convaincre l'Egypte d'encourager cette démarche déjà soutenue par la communauté internationale. Le gouvernement algérien s'emploiera, sans nul doute, à convaincre son homologue égyptien à appuyer la solution politique à ce conflit. Ce pays semble acquis à cette option, mais il s'engage sur plusieurs fronts à la fois. C'est ce qu'explique le journal égyptien Al Ahram Hebdo. Sous le titre «Libye : les calculs de l'Egypte», ce journal développe que «Le Caire écarte pour l'instant toute intervention militaire directe en Libye». «L'Egypte opère ainsi sur la scène libyenne à plusieurs niveaux, selon l'ambassadeur Zayed. Le premier étant un mécanisme diplomatique mis en place en coopération avec le groupe de travail des pays du voisinage qui regroupe, à côté de l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie, le Soudan, le Tchad et le Niger. Ce groupe s'est réuni quatre fois et a décidé de la création d'un groupe de travail sécuritaire présidé par l'Algérie et d'un autre groupe d'action politique présidé par l'Egypte. Ce groupe a formulé une sorte d'initiative pour résoudre la crise libyenne, laquelle a été transmise au Conseil de sécurité de l'ONU», écrit Al Ahram. L'Egypte épousera-t-elle enfin l'idée d'un dialogue interlibyen ? Wait and see. Outre ces questions, Abdelmalek Sellal devra également examiner, avec les responsables égyptiens, des sujets relatifs à l'Afrique et à la réforme globale et profonde de la Ligue arabe.